Levons-nous, sortons de notre chambre, constatons que nous sommes sur la terre ferme et armons-nous pour le combat : la crainte de l’effondrement ou du naufrage disparaîtra aussitôt.
De façon récurrente ces derniers mois, dans ses conférences ou ses débats, Michel Onfray affirme que la civilisation occidentale « est effondrée », qu’il s’agit là d’une fatalité et que tenter de la sauver est aussi vain que d’essayer « d’arrêter la chute d’une falaise ». Il oppose cette civilisation moribonde à la vitalité présumée de l’islam ou des civilisations indienne et chinoise, et achève sa démonstration en conseillant à ses auditeurs de s’en tenir à une digne résignation : « Je prends souvent l’exemple du Titanic – répète-t-il à l’envi -, grand sourire, soyons élégants, buvons des bons vins avec des gens qu’on aime, le bateau coule et ça ne sert à rien de vouloir mettre des rustines. » « Le bateau coule, restez élégants, mourez debout », confirme-t-il dans son débat avec François-Xavier Bellamy publié récemment sur le site du Figaro.
Avec tout le respect que l’on doit à un homme qui a su rester honnête intellectuellement alors que cette qualité a quasiment disparu au sein de la gauche culturelle, il faut affirmer que Michel Onfray rend là un bien mauvais service à ses contemporains, dès lors que notre pathologie la plus manifeste est précisément le manque de combativité et la surévaluation des forces de nos adversaires.