Source : Réseau International
Le remplacement progressif de l’argent liquide par la monnaie scripturale aboutira, à terme, à une gestion centralisée des permissions ou des interdictions de posséder, d’agir, de se déplacer… bref, de vivre tout simplement. Valentin Katasonov nous décrit ici la manière dont nous dirigeons pas à pas et inexorablement vers la réalisation d’une prophétie d’il y a 2000 ans, « Révélation de Jean (l’Apocalypse) ».
La mort de l’argent
Depuis longtemps on tente de nous prouver que le système monétaire basé sur les signes de trésorerie (billets de banque et des petites pièces de monnaie) est un anachronisme, un signe d’arriération. Que l’argent généralement représente un « terrain fertile » pour toutes sortes de crimes et transgressions. Que toute l’économie «grise» se tient sur l’argent liquide et par conséquence, le budget d’état ne reçoit pas les taxes. C’est grâce à l’argent liquide que la corruption se fait. L’argent liquide est une source de financement du terrorisme et de toutes sortes de groupes criminels. On peut continuer plus loin la liste de ce qu’on peut faire d’illégal et criminel avec argent liquide. Il se révèle aussi que les citoyens respectueux de la loi, possédant l’argent liquide, courent de gros risques: ils peuvent être volés et même tués. Ils sont des victimes potentielles de personnes sans scrupules qui peuvent leur imposer de faux billets de banque. Enfin, on cite un gros inconvénient pour l’état. Selon certaines estimations, le traitement et le stockage de l’argent liquide dans notre pays coûte l’équivalent de 1% du PIB.
En revanche, dans tous les sens sont vantées les vertus des moyens non monétaires: la facilité d’utilisation (cartes plastiques) de titre de paiement pour les courses, pour le paiement des transports, logement et autres services, pour les virements. En outre, il y a la protection contre le vol et la contrefaçon. Sans parler de l’amélioration de la vie de la société en général. L’économie «grise» disparaîtra, les drogues disparaîtront, la corruption mourra, les terroristes disparaîtront, le budget débordera de recettes d’impôts, etc.
À première vue, il semble n’y avoir rien à discuter. Il faut, dès que possible supprimer l’argent liquide, et rattraper le retard. Certaines personnes semblent avoir une attitude dégoûtée envers les billets. Certains notent des taches sales sur le papier, que les utilisateurs précédents ont laissé. D’après le dicton, l’argent n’a pas d’odeur, mais on nous assure que l’argent liquide a une mauvaise odeur. Tandis que la monnaie scripturale, elle est propre et ne sent pas! Dans le sens propre et figuré. Mais là, je ne suis pas d’accord. Si nous convenons que l’argent sent, alors la scripturale d’aujourd’hui pue, de manière si forte et si pénétrante qu’aucun masque ne puisse aider. Malheureusement, la période suffisamment longue d’une «économie de marché» (c’est à dire, le capitalisme), a fait que notre sens de l’odorat s’est si émoussé que nous ne sentons pas l’odeur des diverses ordures, y compris ce qu’on appelle le « banking trash ».
Pourquoi j’ai une attitude aussi inconciliable (intolérante) face à l’argent non-liquide? Pour la simple raison que c’est un moyen de paiement et d’échange illégal. Autrement dit, du faux argent. Et qui est engagé dans la production d’argent non-liquide (également appelé l’argent de dépôt)? Ce sont les banques commerciales, dont nous avons aujourd’hui plus de 800. En Amérique (USA) elles sont près de 7 000. Quelles lois définissent le statut et le règlement de l’argent non-liquide? Aucune. Sa production et sa circulation sont, comme disent les avocats, «hors du cadre légal». Dans notre pays, dans certains cercles [criminels ou de l’ombre], on appelle une telle activité « la vie par compréhension mutuelle ».
Ce que je dis-là n’a rien de sensationnel. Je ne découvre pas l’Amérique ici. Un certain nombre d’auteurs ont longtemps essayé de parvenir auprès des politiciens, les députés, le ministère public, la Cour constitutionnelle, et même le président russe avec des demandes et des exigences pour rétablir l’ordre dans la sphère de la circulation de l’argent. Arrêter la contrefaçon à grande échelle. Parmi ces auteurs il y a Vladimir Yurovitsky, Moïse Gelman, Eugene Volobuev. Cependant, de nombreux autres auteurs, dont l’auteur de cet article, ont décrit la nature de l’argent de dépôt. Dans mon livre «L’intérêt des prêts, une juridiction insensée» j’ai consacré plus de cinquante pages à ce sujet.
Les usuriers ont longtemps cherché auprès des autorités le droit d’émettre leur propre monnaie contre la monnaie de bon aloi (en métal) recueillie sur les comptes de dépôt, sous la forme de prêts pour des montants excédant le montant emprunté en monnaie métallique, et ils sont parvenus à leur fin. Dans certains manuels d’économie, des auteurs ont même été sollicités pour donner un nom à un tel arrangement des opérations de dépôt et de prêt: « la couverture incomplète (partielle) des obligations » des banques. Certains banquiers disent même ouvertement que les prêts par les banques contemporaines représentent une promesse de délivrer de l’argent qu’elles n’ont pas. Environ 10% des prêts accordés peut être assuré par l’argent à part entière (ou légitime), le reste sont les promesses sous la forme de dépôts ou d’argent non-liquide. La nature frauduleuse du système de «la couverture incomplète ou partielle des obligations» des banques ne se manifeste que pendant les « raids » des épargnants, ou « les attaques sur les banques», lorsque les détenteurs de dépôts exigent le retrait complet de leur argent (légitime). C’est un faux-monnayage explicite à grande échelle.
Ce sujet est scrupuleusement passé sous silence par les médias du monde entier, qui, comme on le sait, sont sous le contrôle des «propriétaires de l’argent». On ne dit rien, ou presque, sur ce sujet dans les universités, même dans les facultés d’économie, même dans le cours «L’argent, le crédit, les banques», cours standard dans les universités russes d’aujourd’hui. Les juristes et les autorités chargées de l’application du droit ne le remarquent pas. Les lois ne disent rien sur ces «quittances non alimentées» dont le nom officiel est «l’argent de dépôt» ou «l’argent scriptural». Ce quasi-argent existe, mais comme s’il n’était pas là. Aujourd’hui les responsables gouvernementaux et les banquiers parlent de la nécessité de l’utilisation plus large du scriptural, mais, on ne sait pour quelque raison, tout le monde oublie complètement que cet argent est illégal. En fait, il est faux. Il se trouve que, aujourd’hui, non seulement certains groupes de la criminalité organisée vivent « par compréhension mutuelle », mais aussi l’ensemble de l’état.
La monnaie légale, «le moyen de paiement légal» ou «legal tender» dans le droit anglo-saxon, représente uniquement les obligations qui sont émises par les banques centrales. C’est l’argent liquide sous la forme de papier-monnaie (billets de banque) de valeurs différentes, avec la protection contre la falsification. Au bon temps jadis les billets des banques centrales étaient assurés, complètement ou en partie, par des matériaux métalliques (standard d’or). Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Ce sont des simples signes de papier (appelés la monnaie fiduciaire). Mais en cela, cet argent est légitime, son statut est fixé par les lois et souvent par les constitutions. Mais l’argent scriptural est l’argent de l’ombre, en fait illégal. C’est justement sur eux que la puissance des banquiers est fondée, ainsi que la capacité des banques de «faire de l’argent à partir de rien». Ils font des profits fabuleux. Tandis que les prêteurs accordent des prêts avec la fausse monnaie, la dette est remboursée entièrement par des actifs réels. La soi-disant «couverture partielle des obligations» des banques est «l’alchimie monétaire» dont les alchimistes médiévaux, qui avaient essayé d’obtenir l’or à partir de fer, ne pouvaient rêver.
Donc, maintenant (depuis déjà 23 ans) nous avons dans notre pays le même faux système monétaire comme l’ensemble du «monde civilisé». La conception de ce système nous a été imposée par « les maîtres de l’argent » pour assurer le vol «efficace» de la Russie. Les banques russes sous l’égide de la Banque centrale de Russie (Banque de Russie) émettent l’argent de dépôt (argent non-liquide) dont la part dans masse monétaire totale (la somme d’argent liquide et non-liquide) est, ces dernières années, de 75-77%. Les banques sortent ensuite les bénéfices obtenus par «l’alchimie monétaire» en dehors de la Russie. Là, tôt ou tard, ces bénéfices aboutissent chez les « maîtres de l’argent » qui sont les principaux actionnaires de la Réserve fédérale des États-Unis.
Je suis obligé de dire cela pour que les citoyens de la Russie comprennent les plans que préparent les autorités monétaires de la Russie (le ministère russe des finances et la Banque de Russie), sur le remplacement de l’argent liquide par l’argent scriptural. Les banquiers et leurs assistants (agents publics) cherchent à élargir les possibilités des institutions de dépôt et crédit pour produire « l’argent à partir du vent ». En plus, le blocage de l’argent au sein du système bancaire réduit pour les clients des risques « raids » modernes des bailleurs de fonds
Il convient de garder à l’esprit que le groupe dirigeant financier, ou les maîtres de l’argent, pense non seulement à l’augmentation des capitaux, mais aussi au pouvoir mondial. Ils mûrissent des plans prévoyant le passage à un certain moment à l’argent 100% scriptural. L’argent liquide qui est aujourd’hui l’unique moyen de paiement légal, à un certain moment sera déclaré illégal. En même temps, l’argent scriptural qui était, et reste, un moyen de paiement illégitime, sera déclaré légitime. Ce sera la finale de la «révolution monétaire permanente» que les usuriers promouvaient pendant des siècles. Cela va créer «le camp de concentration bancaire», et le pouvoir sur le monde passera définitivement à ces usuriers.
L’argent en tant qu’outil pour parvenir au pouvoir mondial ne sera plus nécessaire pour les usuriers. En cela, il sera inutile à tout le monde. Comme on le sait, dans les camps de concentration l’argent est un luxe absolument inutile. La mort de l’argent viendra. Avec, peut-être, la «fin de l’histoire». Mais ce n’est pas la fin de l’histoire dont Francis Fukuyama a écrit il y a un quart de siècle. C’est celle dont la Révélation de Jean (l’Apocalypse) a dit il y a 2000 ans. Je rappelle le fragment bien connu:
«Et il fera que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, recevront une marque sur leur main droite ou sur leur front, et personne ne pourra acheter ni vendre sans avoir la marque, ou le nom de la bête, ou le nombre de son nom».
N’est-ce pas la description du «camp de concentration bancaire»? Premièrement, les gens seront conduits dans le ghetto de l’argent non-liquide. Et puis, au lieu de cartes en plastique (car elles peuvent être perdues ou volées!) on suggérera fortement aux «clients» du « camp de concentration » d’implanter des puces soit sur le front ou sur la main droite.
Les experts disent que, dans certains endroits du « monde civilisé » tout ce qui est prédit dans la Révélation est déjà fait sur des « prisonniers volontaires » du « camp de concentration bancaire ». Puis commence la routine du camp. Si quelqu’un n’agit pas conformément au statut du camp, on le prive d’accès à l’argent scriptural. Autrement dit, on le prive de vie. D’ailleurs, les experts disent qu’il sera possible de surveiller non seulement les actes, mais aussi les pensées. «Le camp de concentration bancaire» est très humanitaire. Là, on ne fusille pas, il n’y a pas de chambres à gaz. Il a une arme bien plus terrible – le système de paiement 100% scriptural. Au demeurant, je pense, ce que nous appelons dans ce cas « argent » (soit l’argent sans numéraire), a une relation très lointaine avec cet « équivalent universel » auquel l’humanité était habituée au cours des derniers siècles. Il s’agissait tout simplement du droit de recevoir sa pitance pour un travail impeccable et un comportement exemplaire.
Revenons au début de notre histoire. Aujourd’hui, on ne nous propose pas un camp de concentration, mais seulement «des cartes en plastique», représentant le confort et la sécurité. Mais c’est précisément le cas des « bonnes intentions dont la route de l’enfer est pavée ». Cependant, je ne suis pas fataliste. L’homme et l’humanité ont la liberté de choix. Et le choix est facile à faire quand vous avez une idée où les chemins de l’histoire mènent. Voilà pourquoi j’ai décidé d’écrire cet article.
Valentin Katasonov sur regnum.ru, Traduit par Olga pour Réseau International
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