Trafic dense, ces deux dernières semaines à New York, entre le Saint-Père, le président chinois, la kyrielle de roitelets onusiens… et Vladimir Poutine.
Alors que septembre produit urbi et orbi un substrat de « sauts qualitatifs » notables :
– L’Europe démissionne face aux mouvements migratoires massifs et renonce de facto au principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes,
– Elle s’attire derechef la méfiance des Américains, considérant l’immense potentiel terroriste du cheval de Troie migrant,
– Une coalition orthodoxe-chiite se met en place (Russie, Irak, Iran, Syrie) afin de verrouiller le califat islamique avant son expansion à l’est, au nord et à l’ouest,
– Netanyahou se réajuste vis-à-vis de la Russie, ayant perdu des points aux États-Unis,
– Bill Clinton considère souhaitable un accord avec Poutine sur la Syrie et l’éradication de l’État islamique, tandis que Trump donne un « A » (10/10) à Poutine en termes de leadership, tout en rajoutant que c’est « merveilleux » que Poutine et Assad s’occupent du califat,
– Candidat républicain aux primaires, le chirurgien afro-américain Ben Carson pulvérise les sondages, et remplit sa caisse électorale en postulant que tout futur candidat musulman au poste de président devra répudier la charia pour être éligible,
– La Chine évite les sanctions relatives à son cyber-espionnage, et continuera à quadriller les îlots des détroits de la mer de Chine méridionale,
– Le pape présente aux Américains, peuple « exceptionnel », les facettes de leur devoir familial communautaire comme de leurs responsabilités internationales et provoque involontairement la démission du Speaker de la Chambre des représentants (un catholique fervent sous le stress de récents débats partisans, qui découvre ainsi son chemin de Damas),
– Les démocrates et républicains perdent le nord, comme à la fin de la guerre du Vietnam.
Cependant que Poutine, lui, ne chôme pas :
– D’abord, il enregistre le 20 septembre, pour la chaîne CBS/PBS (« 60 Minutes »), une leçon de realpolitik et de dialectique, se mettant dans la poche le retors journaliste Charlie Rose, répondant à toutes les questions les plus gênantes, mêlant fermeté, politesse et ironie. À voir absolument, surtout par ses adversaires…
– Ensuite, le 28 septembre, de passage aux Nations unies, c’est la leçon de blitzkrieg où, en position de faiblesse, malgré une économie exsangue, il devient l’expert et le passage obligé en diplomatie mondiale sur le terrorisme, redéfinit ensuite le rôle de l’ONU, préempte ce faisant une attaque des oligarques ukrainiens sur le maintien du droit de veto de la Russie, pour enfin gagner le soir même la bataille des médias américains qui, agréablement surpris, et à défaut d’approuver sa conduite, adulent son professionnalisme et la substance de son discours… tout en assassinant le saturnien Obama.
Premiers bombardements russes en Syrie le 30 septembre. La diabolisation a ses avantages…
André Archimbaud
source : Boulevard Voltaire :: lien
http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuuFZyEkVyzexcmWqS.shtml