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Régionales : le FN met sous pression gauche et droite

A deux mois du scrutin, la défaite de la gauche s’annonce sévère. La droite pourrait voir sa victoire limitée par la poussée du Front national.

A deux mois pile du premier tour des élections régionales, le 6 décembre prochain, la gauche s’apprête à essuyer une défaite, à l’image de celles subies aux municipales de 2014 puis aux départementales du printemps dernier. Pour une majorité en place, la perte des scrutins intermédiaires est un scénario classique. Mais le PS craint une déroute à la hauteur de celle connue par la droite en 2010, quand la gauche s’était retrouvée à la tête de 21 régions sur 22, seule l’Alsace échappant à la vague rose. La gauche est bien partie pour garder trois des treize nouvelles grandes régions (Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes et Languedoc-Rousillon-Midi-Pyrénées). Ses espoirs dans trois autres – Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca – se heurtent pour l’instant à la réalité des sondages, qui la donnent perdante.

Appels à l’unité

Dans l’attente d’une campagne qui n’a pas encore vraiment commencé, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, multiplie les appels à l’unité, avec un référendum à la clef , et agite le chiffon rouge du FN. En vain, pour l’instant. Le défi pour la majorité semble immense, voire infranchissable : réussir à mobiliser ses électeurs sur ses bilans dans les régions, en faisant oublier les mauvais résultats du gouvernement au niveau national. «  On nage à contre-courant sur les thématiques régionales et notre bilan car les électeurs n’identifient pas vraiment le rôle du conseil régional  », déplore une tête de liste socialiste.

Pour autant, le désamour dont fait l’objet la gauche ne semble pas garantir à la droite une victoire totale. Notamment, du fait de la poussée du FN. «  L a dynamique dont bénéficie le Front national s’observe clairement depuis les européennes et les départementales, selon Yves-Marie Cann, directeur des études pour l’Institut de sondages Elabe. Le FN serait en mesure de se maintenir au second tour dans pratiquement toutes les régions.  »

Cette dynamique, que n’a pas entamée le conflit entre la présidente du parti, Marine Le Pen, et son père Jean-Marie, pourrait coûter­ cher à la droite de deux manières. D’un côté, elle pourrait perdre plusieurs régions poten­tiellement gagnables au profit du parti d’extrême droite. C’est principalement le cas pour le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen est candidate face à Xavier Bertrand, et Paca, où sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, est face à Christian Estrosi. «  Aujourd’hui, il y a aussi un questionnement sur la grande région de l’Est, suite à l’affaire Morano  », s’inquiète un haut responsable des Républicains. La prise d’une seule région par le FN éclipserait la victoire annoncée de la droite.

Un passage sur le fil

D’un autre côté, la forte poussée du FN, là où il a peu de chances de l’emporter, peut permettre à la gauche de passer sur le fil. En Ile-de-France, le candidat du Front, Wallerand de Saint-Just, est désormais crédité de 20 % des voix selon un sondage Odoxa pour « Le Parisien » et BFMTV publié dimanche. C’est 10 points de plus que le score obtenu en 2010 par le FN dans la région capitale. Et Valérie Pécresse ne devance Claude Bartolone que de 3 points au second tour dans cette enquête.

Une certitude : l’automaticité du front républicain pour battre le FN appartient au passé. La droite a adopté la stratégie du « ni-ni » depuis plusieurs années. Dans certaines régions, Nord-Pas-de-Calais Picardie et Paca en tête, la gauche ne se voit pas appeler à voter pour Les Républicains, qu’elle accuse de mener une campagne sur les thèmes de l’extrême droite. Malgré les appels de Manuel Valls à tout faire pour battre le FN, le sujet est brûlant à gauche, et se réglera au cas par cas. Dans la douleur.

Gabriel Nedelec et Gregoire Poussielgue

source : Les Echos ::llien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuuEkkZAAKkJBnznW.shtml

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