Nos merveilleux ministres, si fringants depuis qu’ils ont évité une déculottée électorale, n’ont pas assez d’indignations ni de trémolos pour condamner des dirigeants du Front national qui ont répondu à une basse provocation en publiant des images vraies.
On connaît la technique. On diabolise l’ennemi à détruire par d’immondes comparaisons et d’ignobles insultes, puis le parquet – par définition, aux ordres du Garde des Sceaux – poursuit les victimes lorsqu’elles répondent à la provocation par une phrase un peu rude (ce fut la spécialité de Jean-Marie Le Pen) ou, technologie moderne oblige, par diffusion d’images sur les réseaux sociaux.
Un jour, Jean-Marie Le Pen entend un obscur tâcheron de la politique nommé Durafour dire publiquement : « Il faut exterminer le Front national ». Il rétorque « Dura - four crématoire », en un calembour d’un goût laissé à l’appréciation du public et surtout de juges, car désormais la « Justice » intervient dans certaines querelles politiciennes et curieusement toujours à sens unique. On classe assez vite l’assassinat d’un François Duprat, mais on s’acharne sur les « mots » de Jean-Marie Le Pen.
En cette fin d’automne où des djihadistes ont assassiné plus d’une centaine de Français, c’est dans l’urgence qu’un parquet poursuit Marine Le Pen pour diffusion d’images de barbarie, en oubliant un peu vite que d’immondes provocateurs, insultant le tiers des électeurs français qui osent s’exprimer, ont bavé sur le Front national en le comparant à la lie actuelle de l’humanité : les chefs de l’État Islamique et leurs tueurs.
Les Français de ma génération ont eu droit de façon quotidienne aux images des « camps de la mort », des pendaisons ou fusillades de Juifs et de résistants par les vilains nazis. Nous avons vu des bonzes se faire brûler vifs durant la guerre du Viêt-Nam, les photographies des innombrables charniers d’Afrique et d’Asie décolonisées. Une loi, votée en 2014, empêche de montrer la barbarie actuelle, brevetée califat nouveau, et il est utile d’en chercher les raisons.
Surtout « pas de vague », de peur de déclencher de nouvelles émeutes raciales, où l’islam servirait d’alibi à ceux qui, à défaut d’exercer une profession utile, sont devenus des agents de la haine destructrice, toujours prêts à faire flamber une cité… d’autant que l’État bon prince répare après avoir déblayé les ruines.
On ne peut montrer la réalité de l’islam conquérant lorsque l’on va mendier des emprunts d’État, voire des subsides pour des partis politiques, au Qatar ou en Arabie saoudite. Quelle peut être la liberté d’action d’un gouvernement « français » aux ordres, comme celui d’Obama, des multinationales dont les plus puissantes restent encore les compagnies pétrolières ?
Enfin, ce n’est pas l’échéance présidentielle de 2017 qui inquiète nos brillants politiciens du parti unique gauches-droites-centre marécageux. On rejouera le scénario de la réélection de Jacques Chirac : tous unis contre le candidat populiste quel qu’il ou elle soit. C’est plutôt l’irrésistible ascension du mouvement populiste qui fait peur, à échéance plus lointaine, car ce sont des jeunes qui votent désormais pour le FN… et ces jeunes sont assez désespérés pour oser s’insurger au cas où nos aimables hôtes extra-européens, islamistes ou non, seraient tentés par l’essai d’une « émeute générale », comme d’autres un siècle plus tôt, ont paralysé des États par la grève générale.
Il est donc urgent, au pays des Bisounours, d’endormir qui veut l’être, d’anesthésier qui souffre trop d’entendre des paroles un peu dures ou – horreur suprême – de voir mourir un bébé-phoque… l’ennui c’est qu’il s’agit d’hommes et de femmes que les djihadistes décapitent et mitraillent ; l’ennui, c’est que les musulmans sont 55 millions en Europe et qu’il en vient d’autres tous les jours.
Dormez, je le veux, dit l’hypnotiseur.
Dr Bernard Plouvier
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2015/12/17/le-marchand-de-sable-5732196.html