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Médias publics : mission d’information ou propagande ?

Mardi 6 janvier, le journal de 20 h de France 2 nous gratifiait d’un reportage sur « la dérive autoritaire de la Pologne ». On y apprenait que le nouveau gouvernement conservateur de ce pays, désigné de façon péjorative comme « populiste » par David Pujadas, veut imposer ses idées aux médias publics. Le ministre de la Culture polonais était invité sur le plateau du JT et il n’hésitait pas à déclarer ouvertement : « Votre chaîne fait de la propagande depuis des années. Maintenant, c’est terminé. » L’auteur du reportage se demandait si la démocratie polonaise était en danger.
Il est intéressant, effectivement, de se poser cette question, d’autant plus que la justice de ce pays subit également une reprise en main avec une réforme de sa Cour constitutionnelle, mais il est intéressant également de se poser les mêmes questions concernant la France. Le gouvernement ne serait-il pas en train d’insérer l’état d’urgence dans le Code pénal et de donner plus de pouvoirs aux préfets et aux procureurs, sans contrôle de la justice ? N’y a-t-il pas un parallèle avec les réformes polonaises ?
Autre élément concernant les médias publics : un communiqué assez surprenant est visible sur le site du syndicat Force ouvrière de France Télévisions. Il est intitulé « Soirée spéciale “climat” à France 2 : mission d’information ou propagande ? » Il y est écrit : « Les deux documentaires mis à l’antenne nous ont semblé manquer d’objectivité en relayant un message unilatéral calqué sur la ligne politique gouvernementale. » Il y est question de l’émission « Le Signal – Les sentinelles du climat » que j’ai déjà eu l’occasion d’épingler dans mon billet du 1er décembre. On apprend que des images « ont été artificiellement vieillies et travaillées afin de les faire passer pour de vieux films familiaux amateurs », et l’auteur de ce communiqué s’interroge sur la déontologie et l’éthique de ce procédé dans le cadre d’une émission d’information.
On apprend également que le second documentaire de cette soirée, très spéciale, a été confié « à une journaliste connue pour être une militante écologiste convaincue qui a longtemps appartenu aux instances dirigeantes d’Europe Écologie Les Verts (EELV) » ! Il rappelle ensuite le licenciement de Philippe Verdier pour divergence d’opinion avec la doxa sur le réchauffement climatique.
Je n’ai aucune affinité avec FO, mais je tiens à souligner qu’il a été le seul syndicat à soutenir ce journaliste lorsque ses ennuis ont commencé. Ces actions montrent en tout cas qu’il existe encore, dans l’audiovisuel public, quelques personnes pour qui l’honneur et la liberté d’expression ont un sens.
Pour en revenir au parallèle entre les situations en Pologne et en France, si le gouvernement polonais a opté pour une communication ouverte et provocante, le gouvernement français a choisi la discrétion de la désinformation. De ce fait, il est évident qu’il nous est de plus en plus difficile de donner des leçons de démocratie aux autres pays.

Marc Le Menn

Boulevard Voltaire :: lien

http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVkFFFuVEAuwhPZdY.shtml

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