Ce 1er février, au palais de l'Élysée, on a donc reçu du beau monde et du beau linge.
C'est par erreur, nous assure-t-on cependant que les filles de Mme Sauvage, récemment graciée, avaient été conviées par les services de la présidence. Petite tache de sauce tomate vite effacée sur la belle cravate.
Il fallait que le génie français soit à l'honneur. Les flashs des paparazzis pouvaient bien crépitent : rien que des pipoles, des représentants de cette culture que le monde nous envie. En réalité surtout des starlettes et des saltimbanques : telle Virginie Efira, glorieuse actrice et animatrice de télévision belge, qui, à en croire les journaux spécialisés "oublie Mabrouk El Mecheri avec un avocat". Ou bien Nathalie Cardone, interprète d'une chanson hagiographique sur Che Guevara "Hasta siempre". Arrivait aussi une personnalité certainement incontournable en la personne de l’ancien DJ des Bains Douches David Guetta, 48 ans, "en couple" avec Jessica Ledon, une cubaine de 22 ans.
Mais en vérité, tout cela n'était considéré par le chef de l'État que comme de la garniture.
Il s'agissait aussi de faire oublier des jugements définitifs.
Celui porté par un premier secrétaire du parti socialiste nommé Hollande, écrivant dans Nouvel Obs ,le 27 février 2003 que "la belle révolution de 1959 contre la dictature de Batista, celle qui avait fait lever tant d’espérance au-delà même de l’Amérique latine, celle qui avait inspiré tant de rêve et de générosité partout dans le monde, s’est transformée en cauchemar politique".
Ou bien celui de Laurent Fabius, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères, en attendant son éventuelle nomination à la tête du conseil constitutionnel : "Cuba, l’île de nos rêves brisés est devenue celle de tous les cauchemars, dans le Nouvel Observateur du 19 juin 2003.
Le même Fabius allait proclamer dans Libération le 29 octobre 2005 : "Répression à Cuba, il faut agir" contre les "conditions de détention barbares".
Mais en avril 2014, le même Fabius était à Cuba il avait parlé avec Raul Castro "entre amis". En mai 2015 ce fut le tour de Hollande.k
Et aujourd'hui, on déroule le tapis rouge pour le plus stalinien des Frères Castro.
On peut, bien sûr, classer les invités selon leurs fonctions.
À la table d’honneur, outre François Hollande et Raul Castro : Barbara Hendricks, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher, président du Sénat, Ségolène Royal,revenue en grâce depuis quelques mois, mais accoutrée selon les gazettes de façon ringardes, et Laurent Fabius. Il s'agit protocolairement d'une visite d'État
Que penser de l'ancien président du sénat Jean-Pierre Bel, considéré comme un ami de Cuba, c'est-à-dire de son gouvernement. On dit qu'il a renoncé à sa présidence par amour pour sa femme, Cubaine. En fait la haute assemblée est repassée à droite. Il est recasé aujourd'hui comme envoyé spécial personnel de François Hollande pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Étaient représentées les officines, autour des gens de l’ambassade, Didier Lalande de Cuba Linda, Eric Tachou et Ana Katherine Martinez du bureau national de l’association France Cuba, Cuba Linda et Cuba Coopération.
Et puis les inévitables : Jack Lang, Fleur Pellerin, l’architecte Jean Nouvel, David Douillet, Élisabeth Guigou, Marisol Touraine, Michel Sapin, Laurence Ferrari, Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, circonscription : Amérique latine.
On nous assure aussi que la soupe est bonne pour quelques grands groupes de notre capitalisme de connivence. des accords commerciaux ont été signés, dans les domaines du tourisme, du transport et dans ce qu'on appelle le commerce équitable. La dette de Cuba ayant été en partie annulée par la grâce de Michel Sapin, plus de 4 milliards en 2015, on va pouvoir faire des affaires pendant quelque temps.
C'est sur la présence de la gauche de la gauche que l'on pourrait aussi s'interroger. Parmi eux : Pierre Laurent, secrétaire du PCF, André Chassaigne, chef de file des députés communistes et grand ami du régime cubain, Ignacio Ramonet, Maurice Lemoine, et un aparratchik de la CGT, et même un revenant nommé Robert Hue, plus ou moins socialiste désormais et toujours frère du grand orient.
Lés médias ont surtout retenu le nom de Mélenchon. Le même avait écrit daté de cet étrange 1er février : "Quand tous les dégoutés sont partis, il ne reste plus que les dégoutants". Ceci s'appliquait au départ de Taubira, quittant le navire gouvernemental.
Mais que pensait-il de sa propre présence au raout de l'Élysée ?Pas au nombre des dégoutés semble-t-il.
JG Malliarakis
http://www.insolent.fr/2016/02/melenchon-chez-les-degoutants.html