Cher Alain, il faudrait crotter plus fréquemment vos souliers dans la boue des provinces.
On a pu voir Alain Juppé, tel un monarque visitant les faubourgs, découvrir avec horreur la situation du camp de Grande-Synthe. « Pire que ce qu’il avait pu imaginer. » C’est que, cher Alain, il faudrait crotter plus fréquemment vos souliers dans la boue des provinces. Que ces visites dépassent votre goût du réel se peut ! Mais qu’elles vous le fassent découvrir serait plus qu’un oubli : une omission, par nature peccamineuse… Et ne pas solliciter quelque collaborateur pour s’informer auprès des sites Web alternatifs serait une faute d’action, cette fois. Tant ceux-ci ont fait maints reportages de la situation réelle.
Tenez, je m’en vais vous l’apprendre : vous a-t-on informé qu’en ces camps, un jeune converti iranien fut tué le 10 décembre dernier ? Vous a-t-on dit que certains d’eux doivent se réfugier dans l’église de ce village et que des paroissiens se mobilisent pour payer des chambres d’hôtel à ceux les plus pourchassés ? Devra-t-on attendre un nouvel Oradour ou massacre des Lucs pour qu’une action soit engagée ? Ah non ! C’est vrai, l’église vient d’être rasée à coups de bulldozer. Ça aussi, vous l’ignoriez ?