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L'Union européenne contre l'Europe

Non seulement l’Union européenne est antidémocratique et antinationale, mais elle ne défend même pas les intérêts fondamentaux de ses membres. Par bien des côtés elle est au service des États-Unis et des transnationales. Raison de plus pour la combattre.

Quel intérêt pour les membres de l'Union Européenne (UE) de favoriser une immigration de masse, de pousser à l'adhésion de pays hors de l'Europe - la Turquie - et de négocier un traité de « libre-échange » nocif pour les modèles sociaux, environnementaux et économiques européens ? Poser la question, c'est déjà y répondre : l’UE joue contre son camp et en faveur des intérêts américains et des sociétés transnationales.

Le fait est établi, Schuman et Monnet, pères fondateurs de la Communauté européenne, étaient soutenus et appointés par l'ACUE, une émanation de la CIA financée par la grande industrie et la banque américaine. Ce comité cherchait avant tout à arrimer l'Europe aux États-Unis et à ses intérêts économiques. C'est donc dans l’ADN de la technostructure européenne que d'être complaisante vis-à-vis des intérêts américains.

Sur le plan stratégique, la volonté de la commission européenne, contre celle des peuples et de bien des États, d'intégrer la Turquie en est un exemple frappant : hors de l'Europe géographique , culturellement différente, la Turquie a de plus des intérêts géopolitiques tournés vers l'Asie Centrale. Mais, membre-pivot de l'OTAN, le pays bénéficie de la permanente pression des États-Unis sur l'UE en faveur de son adhésion et la Commission obtempère docilement, malgré l'opposition de la plupart des peuples et des États européens.

La soumission, c'est l'ADN de l’UE

Quant à la vague migratoire qui nous frappe, il est certain qu'elle ne profite pas plus aux peuples européens qu'aux migrants. Pourtant, Bruxelles l'encourage au nom de la compassion droits-de-l'hommiste. Derrière ce joli paravent, par la pression à la baisse sur les salaires, par l'affaiblissement des normes sociales et culturelles dans les pays-hôtes qu'elle induit, elle favorise avant tout les groupes transnationaux. Ils y voient en effet la création de salariés moins chers et de consommateurs plus dociles. L'intense lobbying des organisations patronales en faveur de l'immigration n'a pas d'autre raison. Frappant aussi de voir l'action de Google, qui vient de financer l'achat de 15 000 ordinateurs pour les migrants en Allemagne...

Google participe aussi activement au lobbying en faveur du traité transatlantique (TTIP/TAFTA). Elle fait même partie des 10 entreprises qui injectent le plus d'argent dans le lobbying en faveur du traité. De l'argent bien placé quand on sait que 83 % des réunions préparatoires entre Cecilia

Malmstrom, commissaire européen en charge des négociations et les lobbies se sont tenues avec des représentants des firmes privées... Peu de place pour les groupes d'intérêt public, donc. C'est cette même Cécilia qui a déclaré solennellement : « Je ne reçois pas mon mandat des peuples européens ». Au moins est-elle lucide.

TAFTA, le cheval de Troie des USA en Europe

Et en effet, les peuples en questions sont soigneusement tenus à l'écart des négociations du mégatraité de libre-échange, voire simplement ignorés, comme les 32 millions de signatures collectées par Stop TAFTA, en faveur de l'arrêt des négociations.

Il faut dire que le TAFTA vise rien de moins que de mettre à bas (pardon, « harmoniser ») les « barrières non tarifaires » que sont les normes sociales, environnementales, alimentaires, techniques... et ce même en amont de leur discussion par les parlements nationaux (« coopération réglementaire »). Mieux, le TTlP prévoit des tribunaux d'arbitrage privés. Ces instances seraient en mesure de condamner les États pour le manque à gagner que leurs décisions politiques pourraient causer aux multinationales. En résumé, le TTIP aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit des multinationales.

Pas étonnant que les États-Unis, où sont basées les plus importantes entreprises transnationales... et la Commission imposent le secret le plus total sur ces négociations, y compris aux parlementaires européens ou nationaux, qui n'auront que le droit d'approuver ou rejeter en bloc le traité. Il est significatif que les parlementaires français qui veulent consulter les documents relatifs à la négociation du TAFTA doivent se rendre à l'ambassade américaine à Paris, où on peut éventuellement leur accorder cette faveur. Si ce n'est pas de l'inféodation...

Richard Dalleau monde&vie 3 février 2016

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