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Alger avait choisi Macron en 2022. Et en 2027 : Villepin, Mélenchon ou qui encore ?

macron tebboune
L'été dernier, Macron encaissait deux cinglantes défaites électorales et ratait le « coup » de la dissolution. Un an après, nouvelle défaite, cette fois face à l'Algérie : réputé grand ami de l'Algérie - tout du moins, jusqu'à son revirement diplomatique, en juillet 2024, avec la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental -, il est contraint de demander désormais davantage de fermeté au gouvernement, avec la suspension de l'accord de 2013. Sous la pression de Retailleau, partisan de la fermeté depuis son arrivée à Beauvau, et de l'actualité, qui voit les contentieux avec Alger s'accumuler.

Barbouzerie algérienne, terroriste de 1995 : les contentieux s'accumulent

Ces derniers jours, deux contentieux judiciaires entre Paris et Alger ont refait surface, venant s'ajouter à la détention de Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes. D'une part, la Justice française vient d'émettre un mandat d'arrêt international contre un diplomate de haut rang de l'ambassade d'Alger en France accusé de l'enlèvement d'un opposant, Amir DZ, un youtubeur réfugié politique en France. D'autre part, Alger ne répond pas à la demande de Paris d'expulser Boualem Bensaïd, le terroriste du GIA responsable des attentats de 1995, incarcéré depuis près de trente ans. Le 10 juillet dernier, la cour d’appel de Paris a rendu une décision permettant sa libération à partir du 1er août à la condition qu’il soit transféré en Algérie. Boualem Bensaïd demande désormais son assignation à résidence en France... Devant les refus d'Alger, Macron n'avait plus d'autre choix que de suivre Retailleau et de renoncer à faire du Macron avec Alger. « Renoncements, reculades, capitulations » : ce sont les mots qu'a employés, samedi, Edwige Diaz, députée RN de Gironde et vice-présidente du parti, sur BFM TV, pour qualifier ce nouveau fiasco macroniste, pointant son manque de crédibilité dans cette nouvelle posture de fermeté.

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Macron, le chouchou d'Alger en 2022 : les révélations du recteur de la grande mosquée

La chose était connue, elle est désormais confirmée par l'un des protagonistes du soutien algérien à la candidature de Macron en 2022 : le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-Addine Hafiz. Dans un portrait fouillé de Libération, celui qui est considéré comme l'homme fort d'Alger en France confirme l'adoubement de Macron par Alger : on se souvient du somptueux dîner organisé à la grande mosquée pour le soutenir. Le recteur explique sans fard : « C’était un ordre d’Alger. Tebboune m’a dit : "Ce serait bien que notre ami Macron remporte une victoire sans partage contre Le Pen". » Pierre Sautarel n'a pas tort de poser la question de l'ingérence étrangère dans la politique française, si souvent brandie par les macronistes contre leurs adversaires...

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Villepin, Mélenchon et Royal font les yeux doux à Alger

Désormais, Alger et sa presse ont tourné la page Macron et se cherchent un autre candidat. Deux personnalités françaises tiennent la corde, pour 2027, se disputant l'électorat islamo-gauchiste par leurs positions sur Gaza et sur l'Algérie : Villepin et Mélenchon. Marc Baudriller a dénoncé, sur Boulevard Voltaire ces présidentiables résolument partisans de l'étranger islamique. Villepin n'a pas encore réagi au revirement de Macron, mais il avait dénoncé la ligne Retailleau, ces derniers mois. Mélenchon a été plus rapide, dans un post sur son blog le 9 août, réitérant son hymne au Maghreb et à sa « Nouvelle France » créolisée. Mais la presse algérienne a également salué l'intervention de Ségolène Royal, qui s'est également positionnée sur ce créneau vendeur de la démagogie pro-algérienne. Dans un post sur le réseaux X, elle a accusé Macron de « faire diversion » et dénoncé, en Bruno Retailleau, « un ministre de l’Intérieur nostalgique de la colonisation et qui a voté et défendu la loi indigne de Sarkozy sur "les bienfaits de la colonisation" ». Les candidats vont se bousculer aux portes de la grande mosquée ! Alger et le recteur n'auront plus qu'à faire monter les enchères...

Frédéric Sirgant

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