Bien mauvaise semaine pour Hillary Clinton : les 22 et 26 mars, elle perd six primaires sur sept. Irritant supplémentaire : lorsqu’il gagne, Sanders le fait avec de fortes marges : 67 % (les démocrates expatriés), 73 % (État de Washington), 75 % (Hawaï), 78 % (Utah), 79 % (Idaho), 82 % (Alaska).
Coincée dans une boutique électorale désertée par les clientèles blanches, jeunes et masculines, Hillary Clinton garde pied sur un banc composé de féministes vieillissantes et des fidèles de son mari : les Afro-Américains (surtout du Sud), auxquels elle a su rajouter les hispanophones (âgés) tout en renforçant son contingent musulman.
Formée à l’école politique du clientélisme, vivant loin du réel depuis plus de 20 ans, parmi gardes du corps, jets privés et limousines blindées, dans une bulle alimentée aux infrastructures et pléthoriques financements de la fondation Clinton, devenue coqueluche du Tout-Davos, ayant amassé un trésor de guerre pour sa campagne, Hillary Clinton devint « maîtresse de l’Univers », héroïne du bûcher des vanités de l’establishment, ne prévoyant pas que le jeune-vieux Sanders serait aussi coriace, la privant de l’électorat jeune et blanc du camp démocrate, ainsi que d’une grande portion de l’électorat indépendant.
Elle n’avait pas prévu, en fait, qu’il lui faudrait rendre des comptes sur « sa politique internationale » lorsqu’elle fut secrétaire d’État, avec le fiasco libyen et son plan de déstabilisation de la Syrie, qui ont fait d’elle la marraine de facto du califat islamique.