Après les attentats qui ont ensanglanté Bruxelles, Philippe Bilger considère – dans une tribune publiée sur FigaroVox – qu’il faut sortir des polémiques stériles et des gémissements sur nos libertés prétendument en péril.
Pour le président de l’Institut de la parole, le risque est grand de voir le découragement s’emparer de ceux qui sont sensés nous protéger :
Il y a une guerre des esprits, des consciences et des volontés qu’il ne faudrait perdre à aucun prix. Pourtant la force implacable, pour l’instant, de ce mouvement international islamiste de tuerie, se rapporte à l’impression d’omnipotence qu’il donne, d’inéluctabilité meurtrière qu’il impose. Comme il veut, quand il veut. Il paraît, à sa convenance, agir ou réagir, prendre les devants ou se venger. Cette immense latitude est un poison qui stérilise: que faire contre cette hydre?
Les massacres classiques laissaient au moins l’espoir technique de leur prévention possible. Avec la multiplication de ces attentats suicide, le découragement saisit même les services les plus compétents et les mieux formés à cause de l’horrible liberté et puissance que procure à ces délirants l’aptitude à sacrifier leur propre vie pour une cause indigne.
Philippe Bilger réclame des actes plutôt que des paroles :
Ne répétons pas à tout bout de champ que le terrorisme sera vaincu car cet enthousiasme, trop souvent démenti, devient à la longue plus déprimant que créateur.