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La crise actuelle fraye avec la crise de régime

Guilhem Golfin me fait part de cette réflexion :

Si les valeurs républicaines ne nous sont d'aucun salut, c'est que ce sont pas des "valeurs", autrement dit, car ce mot lui-même importé de la science économique est absolument déplacé, ce ne sont pas des vertus. Elles ne peuvent pas l'être, car fondées sur l'individualisme, négateur de toute vertu au bénéfice de la seule jouissance individuelle. Mais alors, il faut aller jusqu'au bout du raisonnement : car le régime républicain, la "démocratie" est inséparable de ces "valeurs". C'est donc lui qui est touché au cœur par l'actualité - et l'on ne peut que s'étonner que des personnes aussi avisées que M. Robert Ménard (par exemple) semblent encore croire que l'on peut redresser les choses en restant dans le cadre actuel et en changeant seulement, par conséquent, la politique menée. Certes, il y a une marge de manœuvre, et l'on pourrait déjà faire beaucoup de bien, mais très vite cela atteindra ses limites. Le fait est qu'en quelques deux cent ans, le ferment individualiste a eu le temps de faire son œuvre, et croire que l'on pourrait revenir à une "république saine", c'est un peu croire que l'on pourrait réanimer un cadavre en décomposition. Cela dépasse les capacités humaines.

C'est ici que la tribune de l'abbé Vénard intervient : à rester dans un cadre républicain, il faut reconstruire celui-ci. Je suppose que l'abbé mesure la portée de son propos : une réconciliation de la République avec le catholicisme serait un reniement complet du régime par lui-même, si vraiment celui-ci repose sur la négation de la légitimité de la religion historique et révélée. Ce pourquoi, tout en saluant haut et fort les propos de l'abbé, on ne peut hélas qu'être sceptique sur les suites que le pouvoir serait susceptible de lui donner. Le propos de l'abbé Vénard serait plus à portée de main si la question n'était qu'historique, mais elle engage trop les fondamentaux du régime. Cela étant, les miracles existent.

Une dernière chose, concernant l'Islam. On a bien entendu eu droit au mantra "c'est pas ça l'Islam", etc. C'est pénible, mais pourquoi ne pas prendre les musulmans au mot. M. Boubakeur veut une réforme de l'Islam de France - mais il reste bien vague sur la question... En voilà une précise à faire : si ces terroristes ne sont pas des musulmans, que les autorités musulmanes trouvent un moyen de les excommunier. Aux autorités de se débrouiller pour déterminer lequel, mais il faudrait que le reniement soit officiel, public, et assorti d'une interdiction faite à tout musulman de les fréquenter sous peine d'être eux-mêmes excommuniés. Bref faire de tout djihadiste un paria. C'est bien entendu trop tard pour tous ceux qui sont passés à l'acte en France et tués par la police, mais s'appliquerait à ceux qui reviennent de Syrie ou sont interpellés dans les filières, etc.

Je ne fais pas d'illusion sur cela non plus, mais il y a là une voix me semble-t-il, pour une communauté appelée à être sinon toujours du moins longtemps sur notre territoire.

Ultima verba : que l'Eglise prie officiellement pour la conversion des musulmans, et de tous les païens !

Michel Janva

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/07/la-crise-actuelle-fraye-avec-la-crise-de-r%C3%A9gime.html

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