Il y a deux semaines Trump gagnait brillamment l’investiture à la présidence des Etats-Unis. Puis il s’est effondré.
Tel le boxeur qui ne sait pas qu’il gagne dans des matchs truqués, Trump n’a pas compris que les médias, qui l’avaient d’abord soutenu pour semer le chaos chez les républicains, ne sont plus ses amis depuis la fin mars, lorsqu’il s’est fait piéger à la télévision sur les « punitions »à imposer aux femmes qui avortent. Il en a perdu le Wisconsin, ce qui a brisé sa réputation d’infaillibilité. Il s’est repris, a réorganisé son équipe et a gagné 7 primaires « ouvrières » d’affilée entre le 19 avril et le 3 mai, date de sa victoire de l’Indiana qui, de facto, lui a donné l’investiture. Puis il s’est déconcentré à nouveau, cette fois-ci en attaquant un juge américain dont les parents étaient mexicains. Il a vu les républicains tentés de le rejoindre retourner dans leur trou, et s’est épuisé à se rabibocher avec l’arrogant establishment parlementaire qui découvrait qu’après tout, il avait besoin de l’oseille de leurs camarades capitalistes. Deux mois de campagne perdus, de sabotage et de recul dans les sondages…
Il s’est repris une fois de plus, a gagné le soutien du patron du parti, Reince Priebus, qui lui a offert logistique, ressources et intermédiation avec les caciques. Résultat : brillant succès de la convention républicaine de Cleveland, en juillet. À cette époque, il passe largement en tête dans les sondages, tandis que Hillary, blessée mais non tuée par le FBI, panique. Tout le monde pense que (enfin !) il va gagner : la convention lui a taillé un costume d’homme d’État au-dessus de la mêlée ; il n’a plus qu’à surfer sur la vague. Et, surtout, son remarquable discours ne demande plus qu’à être répété, segmenté, décliné, urbi et orbi, adesso basta !