Les vacances ont certainement permis aux familles de renouer des liens et, en même temps, peut-être, de régler des (petits ou grands) conflits. Il va falloir repartir sur de bonnes bases, minimiser les sujets de discorde tout en essayant de les comprendre pour s'en enrichir.
Durant un certain temps, loin de la ville et de ses habitudes, les membres de la famille ont essayé de trouver des solutions pour s’assurer un retour à la société qui soit empreint de sérénité, de paix et d’amour. Bien sûr, il a parfois été difficile de ne pas réagir violemment dans certaines situations. Apprendre aux enfants à respecter la volonté des autres n’est pas si évident qu’il y paraît.
Parents et enfants ont pourtant réussi à jouer le jeu de la bonne entente, sans doute pour avoir réellement pris conscience du non-sens de tous ces conflits dans le monde, de ces guerres qui ne cessent de s’entretenir, de ces enfants qui deviennent terroristes ou orphelins, du sang qui coule, des blessures dont on ne guérit pas, de ces drames qui changent à tout jamais les destins.
Il n’y eut ni télévision, ni radio, ni journaux, durant ces vacances, selon une règle qui avait été acceptée par tous, plus ou moins de gaieté de cœur, avouons-le. Les jeux de société ont été remis à la mode, la lecture d’un chapitre de livre aussi et des promenades bien préparées. Pour la première fois depuis qu’ils partaient tous ensemble, les parents avaient pris soin de préparer ce temps du bien vivre ensemble pour qu’effectivement ces vacances soient écrites comme un nouveau chapitre de vie, inscrit sur un grand cahier où chacun avait pu s’exprimer s’il l’avait souhaité. Il faut dire que ces parents, très conscients de l’importance d’avancer dans la même direction, avaient jugé utile, cette année, de réellement préparer la rentrée.
Pourquoi plus précisément cette année ? À cause de la folie de plus en plus meurtrière du terrorisme, bien sûr. Mais aussi à cause de la perte de crédibilité croissante de l'État. Les informations tombent à tout instant, plus mensongères les unes que les autres et surtout déstabilisatrices et montées de toute pièce. Oui, il faut s'y résoudre, comme beaucoup d'autres, hélas, un certain (haut) personnage de la République française est un menteur pathologique qui a construit son « moi » sur la dissimulation. Elle est chez lui un mode de fonctionnement permanent, en politique comme dans sa vie privée. Pas un sujet n'échappe à la pratique systématique du double langage : le chômage, les impôts, la diplomatie, les scandales à répétition qui frappent son entourage, le budget, l'Europe, etc.
A défaut d'institutions repères, quelle responsabilité, redoublée, est celle des parents ? Savoir et transmettre que l’amour inconditionnel, une certaine autorité fondée sur l'exemplarité, un suivi régulier des fréquentations, du comportement et des résultats scolaires... mais aussi et surtout la confiance sont des atouts décisifs pour forger une personnalité. L'enfant, puis l’adolescent, l’adulte, apprend alors de ses joies mais aussi de ses peurs, de ses erreurs. Il connaît ses failles, doute, vacille mais ne dérape pas, croit en l'avenir et comprend la diversité et le potentiel infini des autres et de lui-même.
Il n’est pas facile d’être parents, surtout si l'on a manqué, dans son enfance, de tuteurs permettant au jeune arbre de ne pas pousser dans tous les sens. Mais la vraie réussite* des membres de sa famille est bien plus importante que celle d’une carrière professionnelle. Quelle fierté d'applaudir non seulement de beaux résultats mais surtout une belle humanité ! Quel bonheur de sacrifier du temps à apprendre les uns des autres, en toute humilité, au profit d'un monde meilleur, plus humain, plus solidaire et plus responsable, car libéré d'un maximum de peurs ! N'oublions pas que « quand tout va bien, on peut compter sur les autres et, quand tout va mal, on ne peut compter que sur sa famille ». (Proverbe chinois)
S’il te plait Seigneur, permets donc à la famille dans son intégralité de remplir son rôle de tuteur bienveillant ! Et toi, Saint Joseph, assisté par Marie, donne aux enfants et aux parents le courage, la douceur et la force pour réussir* leur vie !
Solange Strimon
* "Réussir sa vie" a un sens bien différent de "réussir dans la vie"... Les biens les plus précieux se multiplient en se partageant : l'amour, la connaissance, la réflexion, la prise de recul, le discernement, l'imagination, la confiance, la joie, la tendresse, l'humour, la musique, la danse, la poésie, le pardon et tant d'autres ! L'argent n'entre pas dans la liste... Trop peu savent que l'héritage d'une famille ne se compte pas en chiffres.
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