Le gouvernement danois a proposé ce mardi de faire voter une loi qui permettrait de fermer les frontières aux migrants si les arrivées de demandeurs d'asile devaient connaître un pic.
Si le Danemark n'est pas en première ligne dans la crise des migrants, son gouvernement entend prendre les devants. Pour cela, l'exécutif local prépare une loi pour fermer les frontières aux migrants. "Nous devons pouvoir gérer la pression. C'est pourquoi nous introduisons un frein d'urgence pour être en mesure de refouler les demandeurs d'asile à la frontière (...)", a affirmé la ministre de l'Immigration, Inger Støjberg.
La mesure est inspirée d'une loi adoptée en juin en Norvège, qui autorise la police à refouler toute personne se présentant à la frontière pour demander l'asile, qu'elle soit en "situation de crise" ou qu'elle vienne d'un autre pays nordique.
Le Danemark a reçu 4 700 demandes d'asile depuis le début de l'année, et en prévoit environ 10 000 sur l'année. Il y en avait eu 21 000 en 2015, année marquée par des flux spectaculaires de migrants marchant parfois sur les autoroutes danoises dans l'espoir de rejoindre la Suède, destination plus convoitée.
"10 000 demandeurs d'asile, c'est encore trop"
La proposition de mardi fait partie du "plan 2025" du gouvernement libéral, conçu comme un compromis entre les demandes des partis de droite, certains favorables à une cure d'amaigrissement pour l'État-providence, et le Parti populaire danois, partisan d'un durcissement des lois sur l'immigration.
L'exécutif veut aussi restreindre le droit aux prestations sociales pour les demandeurs d'asile, mettre en œuvre des mesures de sécurité pour les centres où ils sont logés, et faciliter l'expulsion de ceux dont la demande est rejetée. "10 000 demandeurs d'asile, c'est encore trop", a affirmé Mme Støjberg, connue pour sa ligne anti-immigration.
Le Danemark avait choqué de nombreux défenseurs des droits de l'Homme en adoptant en février une loi permettant de confisquer aux demandeurs d'asile leur argent et biens de valeur pour financer leur séjour.