La baisse imposée des rendements des assurances-vie avait été évoquée dans ce billet en juin 2016. La menace se précise et devient encore plus inquiétante sur le placement privilégié des épargnants et donc des familles. En effet, la loi Sapin II prévoit de limiter voire d'interdire les retraits en cas de crise financière :
"Tous les épargnants détenteurs d'un contrat d'assurance-vie, et ils sont plusieurs millions, ont toutes les raisons de s'inquiéter.
Cette loi Sapin II comporte en effet des dispositions nouvelles qui ont pour objet de protéger le secteur de l'assurance-vie qui étouffe face à des taux d'intérêt historiquement bas, qui laminent leur marge, et effacent les rémunérations des fonds en euros.
Pour les assureurs sur la vie, le problème est simple : ils ont engrangé des tonnes et des tonnes de contrats d'assurance-vie avec deux attractions, un rendement garanti aux environs de 3 à 5%... avec en prime une fiscalité très light.
Dans ces conditions, tous les assureurs risquent bien de sauter. Depuis que les taux d'intérêt sont tombés à zéro, les professionnels de l'assurance ont toujours plus de mal à trouver des rendements qui leur permettraient de respecter les promesses faites aux épargnants.
L'assurance-vie, en France, c'est la poutre maîtresse du système financier. Les épargnants français qui craignent le risque depuis leur naissance se précipitent sur les contrats d'assurance-vie, considérés comme très sécurisés. L'Etat, de son côté, utilise cet argent pour financer son déficit budgétaire.
D'ailleurs, le travail de l'Etat est très simple. D'un côté, il dépense sans compter. De l'autre, il draine des impôts et comme ces impôts ne suffisent pas, il "pique l'assurance-vie". Sauf qu'avec les rémunérations actuelles, les sociétés d'assurance sont en danger de mort. La boucle est bouclée. Cette situation explique que tout le monde panique.
L'Etat craint donc une nouvelle crise financière qui serait allumée dans les assurances. Il veut donc éviter que les épargnants retirent massivement leurs avoirs des contrats d'assurance-vie en cas de hausse des taux pour profiter d'opportunités meilleures. Pour éviter ce type de panique, la loi Sapin va donc autoriser le haut conseil de stabilité financière, présidé par le ministre de l'Economie, à "suspendre, retarder ou limiter pour tout ou partie du portefeuille le paiement des valeurs de rachat..."
En clair, les retraits des épargnants pourraient être limités dans le temps, pendant six mois (renouvelables). Bref, la loi instaure une sorte d'Etat d'urgence pour les assurances-vie qui sont gérées par des compagnies en risque."
Qui a dit que la France ne connaitrait pas la situation de la Grèce ou de Chypre ?