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Calais-sur-Seine

Le ministre de l’Intérieur l’a promis : les individus qui colonisent l’espace public autour du métro Stalingrad seront évacués sous peu ! « Nous allons faire la même opération qu’à Calais », a promis le chef de l’Etat lui-même. Pourquoi maintenant alors qu’il y a des semaines que le campement existe, au grand dam des riverains, particuliers et commerçants, victimes d’agressions et de vols ? Parce que les feux des médias sont braqués sur ce quartier depuis l’expulsion des « migrants » de Calais.

Il y a un lien évident entre ces deux zones de non-droit. Deux mille candidats au départ vers la Grande-Bretagne depuis Calais ont refusé d’être « mis à l’abri » selon la terminologie officielle. Où sont-ils passés ? La plupart à Paris, à la recherche de passeurs qui, eux aussi, ont quitté un terrain déserté pour le pavé de la capitale. De fait, la population du côté de Stalingrad a augmenté considérablement après l’opération calaisienne. Mais le président de la République a assuré que les nouveaux venus ne venaient pas de là-bas, foi de Hollande, que l’on doit croire sur parole et qui ignore le principe des vases communicants ! Nous avons donc un Calais-sur-Seine, kyrielle de tentes qui s’étale à la vue – et à l’odeur – des passants et des riverains mais également à la une des journaux étrangers alors que le gouvernement veut relancer le tourisme.

Mais s’ils ne viennent pas tous de Calais, d’où viennent-ils alors ? D’Afrique, du Maghreb, de pays de l’Est, car ces nouveaux clandestins s’ajoutent à ceux qui sont déjà sur notre territoire. Si certains sont en transit pour le Royaume Uni, d’autres, sachant qu’en France on les « met à l’abri », logés, nourris, soignés à nos frais, profitent de l’aubaine. Pour faire semblant que Paris ne leur est pas ville ouverte, il y a eu un contrôle policier ces jours derniers, mais aucune expulsion. Quand ces « réfugiés » économiques se verront déboutés du droit d’asile, ils ne seront que 4 % à être effectivement reconduits à la frontière, selon la Cour des comptes.

Le chef de l’Etat ignore aussi l’histoire du tonneau des Danaïdes qui se remplit à mesure qu’on le vide, c’est ainsi qu’à Paris, dans le même quartier, on en est déjà à la trentième expulsion de ceux qui « squattent » le bitume. On va vers la trente et unième nous dit-on. En attendant la trente-deuxième, puisqu’on ne fait rien d’efficace, de sérieux et de pérenne pour tarir le flot.

Il paraît que, bientôt, Anne Hidalgo, va ouvrir un nouveau centre d’accueil dans le nord de Paris, mais uniquement pour ces « migrants ». Les SDF historiques, si j’ose dire, devront toujours appeler le 115 en vain. Au seuil de l’hiver, nous aurons bientôt, hélas, les premiers morts de la rue, sur lesquels nos ministres verseront quelques larmes de crocodile, mais rien ne changera. Il n’y a pas de « concurrence » entre les pauvres a assuré le gouvernement, « migrants » et SDF relevant de « dispositifs différents ». Ce n’est pas l’avis de la Cour des comptes qui a constaté en avril 2015 : « La saturation du dispositif d’accueil de demandeurs d’asile conduit à un report conséquent des demandes sur l’hébergement d’urgence de droit commun. Il en résulte un effet d’éviction de personnes sans domicile qui auraient dû bénéficier d’une place. » « Eviction » ! Ces pauvres-là sont victimes eux aussi de la préférence étrangère.

Guy Rouvrais

Article paru dans Présent daté du 3 novembre 2016

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