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Faut-il applaudir aux primaires de la gauche ?

Une fois de plus les études par sondages se sont trompées. Le premier tour des primaires de gauche a placé en tête celui que personne n'attendait il y a seulement 15 jours.

Le 8 janvier par exemple, on pronostiquait Valls "en tête d'un sondage réalisé auprès des sympathisants de gauche par l'institut Ifop et publié dans le Journal du Dimanche. 36 % de ces sympathisants souhaiteraient que l'ancien Premier ministre soit désigné candidat pour 2017 à l'issue de la primaire organisée par le parti socialiste. C'est une avance conséquente sur Arnaud Montebourg 24 % et Benoît Hamon 21 %, ses deux premiers poursuivants. Pourtant, comme le relève le Journal du Dimanche, c'est 8 points de moins qu'il y a un mois : 45 % pour Valls, 25 % pour Montebourg, 14 % pour Hamon. Parmi les seuls sympathisants du parti socialiste, Manuel Valls a les faveurs de 51 % de sondés, là où Arnaud Montebourg est préféré par 18 % et Benoît Hamon par 16 %, au vu de ces données." (1)⇓

Le cafouillage sur les chiffres de la participation, ayant alimenté tous les commentaires polémiques de la journée du 23 janvier, a sans doute occulté cette confirmation d'une tendance observée durant toute l'année 2016. Cette nouvelle illustration de l'incertitude des pourcentages annoncés à l'avance ne les empêche pas cependant de demeurer la base de tous les raisonnements prédictifs, de toutes les stratégies, de toutes les tactiques.

On ne sait pas si la belle alliance populaire a mobilisé le 22 janvier 1 200 000 ou 1 600 000 électeurs mais on croit connaître, avec quatre chiffres significatifs, précision scientifique impressionnante, le territoire respectif des candidats. Voila qui démentait l'affirmation du président de ce qui s'appelle pompeusement la "Haute autorité" (sic), Thomas Clay, professeur de droit s'il vous plaît, pour lequel on se situe aux alentours, "plus proches" de 2 millions de votants.

Avant même par conséquent de suivre les raisonnements géométriques sur les déplacements de pourcentages, on devra désormais se poser la question de savoir pourquoi les gros moyens de désinformation se trompent aussi systématiquement.

Nous voici cependant enfin à pied d'œuvre. Nous arrivons en vue d'une bataille électorale où tout est devenu possible. "Tout" cela inclut par conséquent l'imprévisible. L'année 2016 nous en avait donné un avant-goût. Et, pour 2017, la seule certitude solide relève du calendrier, fort chargé, celui des élections françaises au printemps et des élections allemandes à l'automne.

Pour dire les choses plus clairement encore : si, au lendemain des primaires de droite, fin novembre 2016, l'issue du scrutin présidentiel futur semblait comme "pliée", courue d'avance aux yeux des commentateurs agréés, cette apparence, si souvent illusoire, paraît en l'occurrence largement dissipée quelques semaines plus tard.

Les enjeux de la bataille à venir dépassent en réalité la question des personnes et des appareils politiciens. La représentation politique de ce qu'on appelle la droite par exemple reste essentiellement tributaire des réseaux de pouvoir voire des tics de langage du gaullisme. Sur les 7 candidats à la candidature "de la droite et du centre" qui concoururent en novembre, 6 étaient issus du RPR, la seule exception étant celle de Jean-Frédéric Poisson considéré comme marginal.

En revanche sur les 4,3 millions de Français qui se déplacèrent alors pour désigner leur candidat, la grande majorité s'est ralliée à des réformes que le parti gaulliste a toujours esquivées, préférant toujours l'idée "sauver le modèle social français" au constat de faillite de ce "modèle".

Ceci veut dire que le vrai combat pour le redressement de la France et de l'Europe doit se situer sur le terrain des idées, laissant de côté le choc des ambitions, des prébendes et des petites gloires stériles.

Oui, on peut déjà se féliciter des primaires de la gauche, en ce sens qu'elles actent la déchéance de la vieille idéologie socialiste et du parti d'Épinay. Reste à construire une réponse qui ne soit pas entachée de l'imposture du macronisme, dernier espoir et dernière pensée du Waterloo hollandiste, dernier avatar d'une gauche en déréliction.

C'est donc bien maintenant que la vraie campagne commence.

JG Malliarakis

Apostilles

  1. cf. Le Point 8.1.17

http://www.insolent.fr/page/2/

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