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Fausses nouvelles : les médias dominants gonflent leurs chiffres de fréquentation grâce à des bots chinois

La semaine dernière, le New York Times, journal en perdition, a publié un article qui attribuait à Donald Trump et à l’élection présidentielle controversée le gain de « plus d’abonnés en trois mois que sur toute l’année 2015 », revendiquant 276 000 clients supplémentaires pour la « version numérique uniquement ».

La publication, propriété du milliardaire mexicain Carlos Slim, cernée de toutes parts, se porte tellement bien qu’elle abandonne huit étages de son quartier-général new-yorkais pour « générer des revenus locatifs significatifs », et qu’elle publie de pathétiques publicités sur Twitter proposant 40 % de réduction sur les abonnements, avec des slogans tels que « La vérité. C’est vital pour la démocratie » et « Le meilleur du journalisme indépendant ».

Alors que le nombre d’abonnés pourrait certes avoir augmenté, le trafic sur le site n’a véritablement commencé à décoller qu’à partir de la première semaine de décembre.

Le Washington Post et le Guardian ont connu des évolutions de trafic similaires durant cette période, en contraste flagrant avec leurs autres confrères.

Une rapide comparaison avant/après illustre l’énorme augmentation du nombre de visiteurs :

Classements au début du mois de décembre 2016 :

Classements au 8 février 2017 :

Le trafic commence à augmenter de manière significative vers la mi-décembre pour les trois sites. Voici une comparaison des variations de la fréquentation de ces trois sites, comparée à celle d’autres sites d’information :

Voilà qui est étrange. Voyons à présent la fréquentation du site du New York Times par pays d’origine, qui montre une augmentation significative du nombre de visiteurs en provenance de Chine, passant en deux mois de 5,1 % à 49,2 % de l’ensemble du trafic sur le site :

Ce qui est encore plus intéressant est le fait que le New York Times a été complètement bloqué en Chine depuis 2012, et que le mois dernier Apple a reçu l’ordre de retirer deux applications du NYT de son App Store, bien que les utilisateurs n’avaient de toute façon pas la possibilité d’accéder au contenu depuis l’interdiction de 2012. Le New York Times a lui-même déclaré :

Lorsque le gouvernement chinois a commencé à bloquer les sites internet du Times en 2012, il a aussi empêché les utilisateurs de Times app de télécharger du contenu nouveau.

Les personnes cherchant à contourner les filtres internet utilisent habituellement des VPN (Virtual Private Networks – Réseaux Privés Virtuels) qui tentent de se frayer un chemin à travers les murs de protection hautement restrictifs utilisés par la Chine, qui a cependant réprimé l’usage de VPN depuis plusieurs années.

À présent, jetons un œil au Washington Post et au Guardian, qui ne sont pas bloqués en Chine – un pays qui est passé pour les deux sites d’un trafic quasi-nul au 1er décembre 2016, à une fréquentation globale respective de 58,9 % et 57 %.


Ces importantes augmentations de trafic ont permis aux deux sites de voir leur classement de fréquentation sur Alexa augmenter jusqu’à 38 %, une donnée essentielle pour estimer la valeur marchande d’un site internet. On notera que le site BBC.com a connu une augmentation similaire, et c’est peut-être le cas pour d’autres. [Ndt : les sites Lefigaro.fr, Lemonde.fr et Liberation.fr ont par exemple tous connu une forte hausse de leur classement sur Alexa à partir de juillet 2016, après avoir été en chute libre dans ce classement]

Il est évident que, considérant la restriction de l’URL du New York Times en Chine, on pourrait conclure que cette augmentation massive, qui représente désormais près de la moitié de la fréquentation totale du site, provient d’un type de serveur automatisé générant un trafic élevé qui ne serait pas entravé par le mur de protection restrictif mis en place par la Chine, ce qui permettrait d’augmenter artificiellement le décompte des visiteurs sur ces sites.

Les trois organes de presse ont passé la majeure partie de l’année 2016 à tenter d’influencer l’élection américaine en faveur d’Hillary Clinton, avec une couverture biaisée et en publiant régulièrement des articles à charge contre Donald Trump. Depuis sa victoire électorale, le président Trump a déclaré la guerre à la plupart des médias dominants – les qualifiant de « parti d’opposition », tout en restant la cible d’attaques biaisées. La Chine n’est pas non plus un soutien de Trump ; entre la menace sur l’augmentation des tarifs douaniers et le mépris de Trump pour la politique traditionnelle américaine de préférence pour la « Chine Unique » plutôt que pour la reconnaissance de Taïwan, la Chine a à la fois des raisons politiques et économiques de tenter de faire pression sur le discours offensif du président américain.

De plus, la société d’état chinoise JAC Motor et le fabricant automobile mexicain Giant Motors, co-détenu par le propriétaire du New York Times Carlos Slim, investissent conjointement plus de 200 millions de dollars pour fabriquer des véhicules à Hidalgo, au Mexique, suite aux querelles continuelles entre le président Trump et le Mexique au sujet de la proposition de mur à la frontière, et des taxes douanières exorbitantes qui sont censées en payer la construction. Amazon, qui a un actionnaire en commun avec le Washington Post, a récemment été autorisé par la Chine à transporter par cargo des marchandises chinoises vers ses entrepôts américains, ainsi qu’à lancer Amazon Web Services dans ce pays fortement restrictif.

Bien qu’on ne sache pas grand-chose de plus jusqu’à présent, la liste des entités capables de représenter la moitié du trafic sur plusieurs sites internets majeurs à partir de domaines chinois est sans doute relativement réduite.

Traduction de l’article Fake Newsflow: Are The NY Times, Guardian, And WaPo Buying Clicks? China Jumps From Trickle To Half Of All Traffic In Two Months

Source

http://www.voxnr.com/8120/fausses-nouvelles-les-medias-dominants-gonflent-leurs-chiffres-de-frequentation-grace-a-des-bots-chinois

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