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Sciences Po, encore et toujours une fabrique de gauchos !

La France, avec ses grandes écoles, est une machine à produire du formatage, et donc du « système », à nulle autre pareille.

Candidats du « système », candidats « hors système » ? Chacun, en cette période électorale, que ce soit dans la vieille Europe ou bien outre-Atlantique, se revendique comme sortant des sentiers battus. Nouvelles figures, jeunots et vieux routards du monde des affaires ou de la politique, c’est à qui tentera de se démarquer pour faire oublier qu’« il en est ». Mais de quoi, au fait ?

Du fameux « système », bien sûr. Et revient la question : mais c’est quoi, le système ?

La gauche, surtout la gauche anti-Macron actuellement, vous répond que le système, c’est la finance. L’argent, cet ennemi juré de François Hollande. Aux États-Unis, Donald Trump vous répond que c’est faux, et je pense que là-dessus il a raison.

Trump est riche à millions, c’est vrai, mais il est également vrai qu’il n’appartient pas au système. Car « le système », aux USA comme ici, c’est l’espace contenu dans les rouages bien huilés de la pensée correcte et de la politique qui va avec : rien en dehors des clous, tous le même refrain de la même chansonnette ; tout juste s’autorise-t-on quelques variations sur un thème donné, mais rien de plus.

Le système, c’est le formatage. Le conformisme de la bien-pensance : ce qu’il faut de social et de libéralisme dans un voile d’écologie et de modernisme mondialisé. Un peu de chaque, mais point trop, le costard bien coupé et les baskets aux pieds, le sac Vuitton et les achats sur leboncoin. Sans oublier les sacro-saintes « valeurs républicaines » dont personne, à ce jour, n’a réussi à nous dire ce qu’elles sont, sauf un repoussoir à FN.

La France, avec ses grandes écoles, est une machine à produire du formatage, et donc du « système », à nulle autre pareille. Tout comme les écoles de journalisme, sachant qu’une enquête de l’institut Harris Interactive réalisée pour la revue Médias, en 2012, nous révélait – quelle surprise ! – que le vote de leurs étudiants était des plus « marqués à gauche » qui soient : au premier tour, 39 % avaient voté Hollande, suivis de 19 % pour Mélenchon.

Aujourd’hui 15 mars 2017, à six semaines du premier tour de scrutin, une enquête nous révèle de même les « intentions de vote des étudiants et étudiantes de Sciences Po Strasbourg ». C’est-à-dire des jeunes gens qui vont aller grossir, pour les plus doués (ou les mieux formatés ?), les rangs de l’ENA et, pour le reste, les écoles de… journalisme.

Voici – faut-il le dire : sans surprise – où vont leurs choix :

1) Benoît Hamon : 31,5 %
2) Emmanuel Macron : 27,7 %
3) Jean-Luc Mélenchon : 20,1 %
4) François Fillon : 5,4 %
5) Nicolas Dupont-Aignan : 2,7 %
6) Marine Le Pen : 2,2 %

Ce qui amène, évidemment, à se poser une autre question, du type la poule et l’œuf : entre-t-on à Sciences Po parce qu’on est très marqué à gauche ou devient-on très marqué à gauche parce qu’on est à Sciences Po ? Ou pire encore : sauf à accepter de se saborder, a-t-on le choix, lorsqu’on est à Sciences Po, de penser en dehors des allées bien balisées de la pensée convenue ?

http://www.bvoltaire.fr/mariedelarue/sciences-po-toujours-fabrique-de-gauchos,318989

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