Le débat présidentiel qui a réuni hier soir sur TF1 les cinq candidats crédités selon différentes enquêtes de plus de 10% des suffrages a été un véritable succès d’audience. Certes, l’heure tardive à laquelle il s’est achevé a logiquement conduit à une érosion du nombre des téléspectateurs au fil de la soirée mais selon les chiffres de Médiamétrie publiés ce matin, 9,8 millions de téléspectateurs (47% de part d’audience) l’ont suivi, avec même un pic à 11,5 millions. Ce qui place cet événement au niveau d’un grand événement sportif du type finale de coupe d’Europe de football. Une preuve de l’intérêt croissant de nos compatriotes pour les argumentaires politiques déployés par ceux qui concourent à leurs suffrages dans une campagne présidentielle, ô combien importante pour notre avenir. Le signe aussi certainement de la curiosité pour ce duel annoncé entre grands fauves se faisant face, qui devaient lâcher leurs coups sur ce plateau mixant dans son décor et l’organisation de l’espace les codes de l’arène, des jeux du cirque et des jeux tout court…
En fait de champions, il est clairement évident que Marine, mais aussi soyons honnêtes François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, ont su imposer leur stature, un certain charisme, un discours qu’on l’approuve ou pas, structuré, tranchant, tandis que MM. Hamon et Macron ont donné l’impression qu’ils boxaient dans une catégorie bien inférieure, accusant une nette rupture de niveau.
Il faut tout l’art du mensonge d’un ancien militant de l‘OCI et actuel patron du PS comme Jean-Christophe Cambadélis pour affirmer ce matin sur RTL que Benoit Hamon a été bon et Marine mauvaise. Il faut aussi beaucoup de bidonnage ou à tout le moins, soyons gentils, des sondages bâclés pour faire d’Emmanuel Macron le grand gagnant des débats d’hier soir. En tentant de s’extraire de toute subjectivité et parti-pris, ce qui n’est jamais facile, force est de constater que Marine a dominé de bout en bout cet affrontement programme contre programme, par la clarté de ses propositions et la force du cap qu’elle a tracé. Il fallait d’ailleurs voir l’agacement de M. Fillon, notamment quand M. Macron s’empressait dés qu’il le pouvait de souligner ses convergences avec le candidat de LR, pour comprendre que Marine a encore marqué des points…
Toutes choses, constate Bruno Gollnisch, qui ont révélé par contre-coup la faiblesse, la fragilité,la fébrilité, dans le fond comme dans la forme d’un Emmanuel Macron, souvent acculé dans les cordes par la candidate du FN, lequel a manié comme à son habitude phraséologie europrogressiste, formules toutes faites, songes creux, lieux communs… et phrases n’ayant strictement aucun sens!
La « coqueluche Macron », c’est l’homme de « la campagne du vide » comme le résumait la semaine dernière Michel Geoffroy sur Polemia : « Macron n’est ni de gauche ni de droite. Mais Abracadabra : toute la gauche, de Robert Hue à Pierre Bergé, se rallie à lui. L’immigration ? Abracadabra : pas de problème puisque c’est aussi une opportunité économique car ce sont des femmes et des hommes qui ont aussi des qualifications remarquables . Le chômage ? Abracadabra : le point-clé c’est de sécuriser la rupture et l’après-rupture », donc, en clair, de faciliter… les licenciements. La durée du travail ? Abracadabra : Il faut s’adapter aux individus . Les retraites ? Abracadabra : Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations. La sécurité ? Abracadabra : Je poursuivrai les bonnes décisions de Jean-Jacques Urvoas . L’Europe ? Abracadabra : Nous avons besoin de l’Europe parce que l’Europe nous rend plus grands, parce que l’Europe nous fait plus forts ».
Nous pourrions ajouter que même de vieilles gloires de la droite libérale faillie comme Alain Madelin se sont joints à M. Macron qui se retrouvera certes en bonne compagnie aux côtés d’un Robert Hue mais aussi du gratin mondialiste symbolisé en France par les BHL, Xavier Niel, Mathieu Pigasse, Patrick Drahi, Alain Minc, Jacques Attali qui roulent pour le candidat d‘En marche!, de Goldman Sachs , de Bruxelles, de la banque Rotschild et de Bilderbeg.
Cénacles mondialistes qui ont aussi adoubé, en partie, la candidature Fillon, ce qui renforce la très gênante ambiguïté du candidat de LR dans sa tentative d’incarner la défense de la nation dans la mondialisation… sans vouloir vraiment reprendre les commandes, le contrôle de notre souveraineté, sans sortir des griffes de nos maîtres bruxellois, et qui manie l’oxymore en se définissant libéral-conservateur. Un Fillon sur lequel a misé l’homme d’affaires Henri de Castries, le président de Bilderberg, qui comparait le 9 mars sur Europe 1 le programme de Marine à un« poison ». Bilderberg au sujet duquel, interrogé par Philippe de Villiers qui rapporte l’anecdote, M Fillon confiait: « Que veux-tu, c’est eux qui nous gouvernent ! ». Et bien avec Marine et le FN ce seront les Français qui gouverneront et cela fera toute la différence, au nom du peuple!
https://gollnisch.com/2017/03/21/marine-domine-debat-nom-peuple/