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Marine Le Pen au deuxième tour : tout commence !

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8848-20170425.jpgTrois, deux, un… A 20 heures, c’est une formidable clameur de joie. La salle chavire, les gens pleurent et rient et se sautent dans les bras. Marine est au second tour. Après la déferlante de haine des médias toute la semaine et les sondages belges qui circulent sous le manteau et la donnent troisième derrière Fillon, le stress retombe.

Pour sa soirée électorale Marine le Pen a choisi de mettre la cité minière d’Hénin-Beaumont à l’honneur. C’est cohérent avec sa campagne : elle est allée chaque semaine dans des petites villes de la France des oubliés. Les candidats du système sont à Paris, Emmanuel Macron dîne à La Rotonde entouré du show-biz avec un menu qui n’est pas à base de fricadelle et dont le prix ronflant tourne sur Twitter, Marine est à Hénin. Les VIP ici sont petits commerçants, chômeurs, descendants de gueules noires. Lorsque le score explose et que surgissent les deux silhouettes des finalistes, ils ont les larmes aux yeux. Les journalistes les zooment en gros plan d’un air un peu dégoûté.

Plusieurs journalistes sans vergogne arrivés en retard espéreront soutirer leurs chaises à des militants qui ont fait la queue pendant trois heures pour avoir une bonne place. « C’est pour ma caméra, c’est pour la presse, pour l’info » insistent les « grands reporters » parisiens.

— « Pas question, ma chaise n’est pas négociable et vos infos nous insultent en permanence. »

« C’est un record de voix pour le Front national » explique David Rachline aux journalistes, « avec 21,4 % des voix, Marine Le Pen réalise le meilleur score de son parti à une élection présidentielle. Nous sommes en tête dans 47 départements, (…) en tête en Outre-Mer, (…) la dynamique est extrêmement forte. » Steeve Briois, David Rachline, Gilbert Collard, les lieutenants de Marine Le Pen sur place (Aliot, Philippot, Marion sont sur les plateaux de télévision) répètent que même si la marche semble haute, c’est une nouvelle campagne qui s’ouvre et qu’elle a « le meilleur adversaire ».

Lorsqu’apparait François Fillon sur les sept écrans géants vers 20 h 30 et qu’il donne la consigne à ses électeurs de voter Macron, il est puissamment conspué par le public. « Le candidat catholique appelle à voter pour le candidat du Mariage pour tous, de la GPA et de la PMA, de l’accueil des migrants, du voile à l’Université », ironise une jeune militante du FNJ à côté de moi, « ça va leur faire plaisir à Sens Commun ! » Du début à la fin de cette campagne, Fillon aura incarné la mauvaise défense, le reniement et la médiocrité. Aigri ce soir, humilié par son égalité de score avec Mélenchon, il illustre comme Hamon le rejet des vieilles badernes et autres apparatchiks issus des merveilleuses primaires. « Certains LR nous ont déjà assuré qu’ils allaient appeler à voter pour nous », se félicite Jérôme Rivière, ex-UMP, investi dans le Var sous les couleurs FN.

La salle n’attend plus qu’elle. A l’arrivée de Marine, la musique s’amplifie et tout le monde retient son souffle. Le moment se savoure. Dès qu’elle apparaît, la foule ravie se déchaîne : « On va gagner ! », « Marine Présidente », « On est en finale ! »

« Vous m’avez portée au second tour de l’élection présidentielle. J’en mesure l’honneur avec humilité et reconnaissance. Je voudrais vous exprimer à vous, électeurs patriotes français, ma plus profonde gratitude. La première étape qui doit conduire les Français à l’Elysée est franchie. (…) Ce grand débat va maintenant enfin avoir lieu. Les Français doivent saisir cette opportunité historique qui s’ouvre. »

La deuxième marche, seule contre tous, sera-t-elle infranchissable ? Que vont faire au deuxième tour ceux qui disaient voter Fillon pour ne pas avoir Macron ? Où est le vote utile maintenant ? Que vont faire les mélenchonnistes dont le chef n’a pu se résoudre à appeler à voter pour le candidat de la finance et des médias, ce qui lui a valu d’être traîné plus bas que terre dès hier soir par les journalistes, Jean-Michel Aphatie en tête ? Fini le grand tribun, le frondeur si drôle, l’homme au parler vrai. Du moment qu’il ne s’allie pas au grand pacte UMPS contre Marine, il est devenu bon à jeter aux chiens. Et que vont faire les électeurs de Dupont-Aignan ?

C’est une nouvelle élection qui commence. Deux meetings sont annoncés déjà entre les deux tours, jeudi à Nice et le 1er mai à Villepinte, le grand débat Macron-Marine est prévu le 3 mai. Ils ne partent pas à armes égales. Marine va être la cible de toutes les attaques. C’est là qu’elle est la meilleure. Chacun sait que la quinzaine va être saignante et passionnante.

Caroline Parmentier Article paru dans Présent daté du 325 avril 2017

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