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Eric Zemmour : « L’affrontement Macron-Le Pen est un vote de classes »

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« On entre dans le XXIe siècle en retournant en marche arrière, au XIXe siècle, estime Eric Zemmour. L’affrontement Macron-Le Pen est un vote de classes qui nous ramène en 1848, quand il y avait les riches et les pauvres, comme il y a aujourd’hui les vainqueurs et les vaincus de la mondialisation, les bourgeois et les prolétaires, comme il y a les métropoles et le reste de la France, ceux dont les enfants font des études dans les universités américaines et ceux qui rêvent de l’université d’Amiens. »

« Le vote Macron, poursuit-il, c’est l’orléanisme de nos livres de sciences politique, le bourgeois louis-philippard sans la bedaine. Un centrisme libéral qui ne prononce aucun de ces deux mots. La France de Macron, c’est l’optimisme dit-on. Oui, l’optimisme qui chante “Tout va bien très bien, madame la marquise“ et acclame Daladier au retour de Munich. L’optimisme qui prétend que le chancelier Hitler n’est pas si méchant, qu’il va s’assagir si on est gentil avec lui, qu’il a beaucoup souffert. »

L’éditorialiste enchaîne sur cette observation :

« L’histoire n’est pas tragique pensent les électeurs de Macron. La guerre de civilisations n’aura pas lieu. Tout le monde veut acheter des Nike et regarder Hanouna à la télévision. Les partisans de Macron scandent “Brigitte ! Brigitte !“ comme ils ont scandé naguère “Nabilla ! Nabilla !“. »

Et d’enchaîner :

« “Le capitalisme forge sa propre humanité“ écrivait naguère le cinéaste italien Pasolini. Le capitalisme mondialisé a forgé l’électorat de Macron comme il a forgé l’électorat de Justin Trudeau au Canada ou celui de Matteo Renzi en Italie. L’homme qui affirme que la culture française n’existe pas va s’asseoir dans la fauteuil de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand. »

Mais pourquoi parle-t-il déjà au futur, et pas au conditionnel ?

Parce que « Marine Le Pen est son adversaire idéal, qui permet de préparer la grande coalition à l’allemande dont Bayrou, Juppé et Valls ont rêvée, qui lui permet de voir ceux qui à droite l’appelaient Emmanuel Hollande se coucher devant lui et se réclamer du patriotisme contre le nationalisme dans un retournement dialectique habile. »

Eric Zemmour pense en effet que « Marine Le Pen s’est efforcée d’être tout, à la fois Marchais et Mitterrand, à la fois celle qui menace et celle qui rassure, mais elle a troqué une dédiabolisation sur la racisme contre une diabolisation par la monnaie. Marine Le Pen se convertit à l’économisme alors même que les électeurs, les siens mais aussi ceux de Fillon, et même une partie de ceux de Mélenchon, veulent qu’elle leur parle d’identité de la France ».

Et de conclure ainsi :

« Elle fera du combat avec Macron un référendum sur l’Europe alors même que c’est là que Macron l’attend. Comme un piège qu’elle se tend à elle-même… »

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