« La BCE toujours prête à soutenir l’économie », titre Le Figarodu 21 juillet. « Mario Draghi ne veut pas fermer trop tôt le robinet à liquidités. » L’ancien vice-président de Goldman Sachs Europe ne veut pas pénaliser ses amis banquiers qui ont fait n’importe quoi. Cette banque d’affaires américaine avait aidé la Grèce à dissimuler ses déficits.
La BCE laisse ses taux d’intérêt bas et continue son Quantitative Easing à raison de 60 milliards d’euros par mois (achats de titres – obligations d’État ou même actions – par la banque centrale afin de soutenir les cotes). Cela signifie que l’économie européenne est toujours sous perfusion et qu’elle ne va pas bien.
Une justification : « L’inflation n’est pas au niveau où nous voulons qu’elle soit. » Mario Draghi « est connu pour son audace en ayant ouvert les vannes monétaires ». Ce sont donc des dizaines de milliards d’euros qui sont créés chaque mois, indépendamment de toute création de richesses.
S’il suffisait d’imprimer des billets et de s’endetter pour que marche l’économie, ce serait à la portée de tous les États. En réalité, ce sont les productions de richesses qui déterminent la bonne santé d’une économie.
Nicolas Baverez, économiste libéral et pro-américain, nous prévient dans Le Figaro du 24 juillet : « Dix ans après la crise de 2007, la tempête n’est pas finie. » Il nous indique les causes du cataclysme : « Comme dans les années 1920, une économie de bulle immobilière et financière, des déséquilibres fondamentaux des échanges et des paiements mondiaux. »
Créer des bulles immobilières et financières, c’est exactement ce que font les banques centrales : la BCE, mais aussi la Fed, la Bank of England, la Bank of Japan et la Banque populaire de Chine. Les banques nous ont coûté 5.000 milliards d’argent public !
« Le stock des dettes s’est envolé pour dépasser 200.000 milliards de dollars […] créant un nouveau risque systémique. » Tout le système financier mondial risque de s’écrouler.
De financière et économique, la crise est devenue politique. Une vague populiste marquée par le désarroi identitaire, la peur de l’immigration et le sentiment croissant d’insécurité « qui nourrit la haine des élites et la défiance dans les institutions démocratiques ».
Pauvre Nicolas Baverez, qui ne voit pas que les institutions démocratiques et les médias sont aux mains d’une poignée de milliardaires, comme l’illustre l’élection de M. Macron !
Il envisage l’éclatement des bulles de dettes et l’effondrement du système des échanges internationaux. C’est ce à quoi rêvent les électeurs du Brexit et de Donald Trump. Les Anglo-Saxons nous ont apporté la mondialisation. Ce sont les premiers à la quitter. Ils ont de bonnes raisons : l’Asie est devenue le pôle qui progresse quand l’Occident accumule les dettes et les chômeurs. Quand les Français le comprendront-ils ?