Aloysius Pappert est né en Allemagne, près de Fulda (Land de Hesse), en 1924, dans une famille catholique et antinazie. Contre son gré, il doit partir en guerre en Russie, alors qu’il a à peine 17 ans. Le jour de son départ, sa mère lui donne une médaille et le confie à la protection de la Vierge Marie pour qu’il revienne sain et sauf... Ses Mémoires de guerre évoquent son parcours en deux tomes : Une jeunesse volée et Le sang des prisonniers.
Dans le premier tome de ses Mémoires de guerre qui courent jusqu’au 8 mai 1945, il offre un témoignage de premier plan sur la Seconde Guerre mondiale, celui d’un homme qui ne partageait pas du "caporal autrichien". L’oppression croissante du régime nazi sur les soldats et les civils, la honte et la défaite morale qui s’annonce sont déjà perceptibles.
Dans le second tome, Aloysius Pappert, jeune officier de 20 ans, prend la tête de ce qui reste de sa compagnie dans l’espoir d’échapper à l’Armée rouge, traverser la Tchécoslovaquie et se rendre aux Américains. Commence pour lui une nouvelle épopée qui le conduira à la captivité dans les camps soviétiques... : longs déplacements en train, mouvements d’un camp à un autre et, plus largement, passage du régime nazi moribond au monde du communisme russe. Un exode où pourtant la foi du jeune Allemand ne faiblit pas.
Après son retour de captivité en Russie, Aloysius Pappert a commencé une nouvelle vie dans une Allemagne dévastée. Il a créé ses propres entreprises avec succès et s’est beaucoup investi sur le plan caritatif, en soutenant les missions chrétiennes dans de nombreux pays du monde. Aujourd’hui, à 92 ans, il vit à Monaco avec son épouse Isabelle avec qui il est marié depuis plus de soixante ans.
Il témoigne ainsi :
"Mes souvenirs de mes campagnes n'étaient pas ceux d'un ancien combattant qui fait étalage de ses faits d'armes et semble regretter le bon temps de la guerre. Non, ce que je voulais, c'était rappeler sans cesse pourquoi et comment j'avais pu traverser toutes ces épreuves, et il n'y avait qu'une seule explication : ma foi en Dieu. Non seulement ma foi, mais aussi son affirmation franche, quelles que soient les circonstances. Toujours, je m'étais intéressé à la place que tenait la religion dans l'armée, en dépit des réticences de mes supérieurs. On célébrait la messe, j'y allais. Un SS faisait régner la peur, j'affirmais que j'étais croyant et il s'inclinait devant ma détermination. Il devenait mon protecteur !
Tous mes récits n'avaient qu'un but : ramener les prisonniers à des sentiments religieux, protéger les vivants et respecter les morts, prier pour eux. C'est cela que je voulais transmettre à mon auditoire : l'importance de la foi en Dieu, en son fils Jésus-Christ et en la Sainte Vierge Marie, mère de Dieu."