Les obsèques des deux jeunes filles ont eu lieu à Éguilles, dans l’arrière-pays provençal jeudi 5 octobre 2017. Il y avait les familles, les amis, des élus régionaux et le préfet des Bouches-du-Rhône. Ces deux cousines étudiantes se destinaient aux métiers d’infirmière et de médecin. L’une était chez les scouts, l’autre s’occupait de centres aérés. À côté de leurs études, elles se consacraient aussi aux autres.
Le journal La Croix a publié l’homélie intégrale de Mgr Pontier, dont voici quatre extraits.
« Chers parents et vous les sœurs et les frères de Mauranne et de Laura, vous leurs familles, leurs amis les plus proches, vos cœurs sont blessés, brisés depuis ce moment de la journée de dimanche où vous avez appris l’horrible drame qui venait de se passer sur le parvis de la gare Saint Charles. Et depuis, quelque chose qui ressemble à ce qu’écrivait l’auteur du livre des Lamentations peut évoquer ce que vous vivez : “J’ai oublié le bonheur, la paix a déserté mon âme !”
Et nous qui sommes autour de vous, nombreux, très nombreux, nous voudrions prendre une part de votre fardeau pour qu’il soit moins lourd pour vous. Nous savons que le plus lourd demeure pour vous, comme une de ces blessures qui ne se referment jamais totalement. L’assassinat de Mauranne et de Laura restera comme un événement incompréhensible, révoltant, odieux, infiniment douloureux.
[...]
Et nous sommes effarés, sidérés de voir qu’il y a sur notre terre aujourd’hui des personnes qui ne supportent pas que d’autres vivent dans le bonheur, le bonheur simple des vies données les uns pour les autres. Ils détruisent, ils tuent. Ils tuent sauvagement. Puis Ils se tuent pour plaire à Dieu ! Ça n’a pas de sens ! C’est une escroquerie de crier le nom de Dieu au moment où on tue ses enfants.
Alors nous comprenons d’une manière renouvelée ce cri du Christ : “Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, je vous procurerai le repos.” Non seulement nous le comprenons, mais nous en avons besoin. Nous avons besoin de Celui qui pourra redonner vie, redonner sens à tous ces fardeaux que la vie d’ici-bas nous inflige. Et nous sommes touchés que Celui qui dit cela soit Celui qui lui-même connaîtra la mort ignoble et injuste de la Croix. Il est venu pour cela : pour ouvrir une brèche de lumière et de vie dans les ténèbres de l’absurde et de la mort. Il est venu vers ses disciples au-delà de la mort pour que se poursuive ce lien d’amour et de vie qu’un instant la cruauté des hommes venait de couper. »
Nous avons souligné l’absence de membres du gouvernement qui sont d’habitude si prompts à se presser dans la chambre d’hôpital de blessés très communautaires. Nous pensons à l’inqualifiable président précédent, qui avait engagé le poids de l’État et des Français dans son incroyable visite à « Théo », ou à ces ministres de l’Intérieur, véritables obligés, qui courent dès que les « associations » sonnent le tocsin d’une agression « antisémite », laissant de côté toutes les autres.