Un mal français rend Mayotte invivable : l’indifférence de l’État face à l’immigration invasive. Dans ce département d’outre-mer se joue la répétition d’une révolte que pourrait connaître demain la nation entière. Une durable explosion sociale menace l’archipel de l’océan Indien. Ce sont moins les difficultés économiques qui attisent l’exaspération que la submersion de l’île par les milliers de clandestins venus des Comores voisines. L’alarme a été lancée depuis des années. Les habitants disent craindre leur relégation sous la masse. Ils subissent une insécurité croissante. Depuis près d’un mois, les manifestations se succèdent et se durcissent.
Lundi, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé à Petite-Terre des mesures pour lutter contre la violence et les fraudeurs (gendarmes, policiers, navire patrouilleur, etc.). Mais le droit du sol, qui incite les femmes étrangères à venir accoucher en nombre à la maternité de Mamoudzou, restera intouchable. Idem pour le regroupement familial. Mayotte sombre, au nom des grands principes.
Les Mahorais ne sont ni racistes ni fascistes. Mais contre l’immigration, ils montrent une colère qui se murmure dans le reste de la France. Parmi les phrases entendues, mardi : “On est chez nous. On nous tue.” “Il y a trop d’immigrations. On est trop nombreux pour une si petite surface.” La maréchaussée médiatique, qui verbalise pour moins que ça, feint de ne pas entendre. Les gens réclament le rétablissement des frontières et de l’autorité. Ils veulent la fin de la préférence étrangère. À Mayotte, les Français sont devenus étrangers chez eux.
Les habitants se barricadent dans leur maison. Ils se retrouvent exclus de services de santé saturés. Leur sentiment d’abandon est celui qu’éprouvent les oubliés de métropole. D’autant qu’un tsunami migratoire de l’Afrique noire se profile sur l’Hexagone. L’instabilité algérienne fait craindre d’autres exodes à plus court terme. La macronie, coquette et lointaine, laisse voir son impuissance.
Après avoir déstabilisé l’Allemagne et l’Italie, l’immigration de peuplement s’invite, par la petite porte de Mayotte, dans le débat français ronronnant.
Ivan Rioufol
Texte daté du 15 mars 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol