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Face à la crise migratoire, l’indépendance de Mayotte ?

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La situation migratoire à Mayotte est un véritable casse-tête pour Emmanuel Macron. Face aux manifestations récurrentes des habitants de l’île, les médias dominants sont même dans l’obligation d’avouer, à demi-mots, que les Mahorais se révoltent contre l’insécurité et l’immigration. Eric Lhullier, ancien de l’X et de l’ENA, a récemment diffusé un texte intéressant sur cette crise.

Les promesses faites aux Mahorais par Madame Girardin, Ministre des Outre-Mer, sont un peu « décalées », ou plutôt inspirées par la langue de bois, courante en politique mais particulièrement prégnante ces temps-ci, à propos de Mayotte. Car elle n’en a pas l’exclusivité : l’opposition n’est pas en reste et Laurent Wauquiez y tenait dernièrement des propos aussi peu réalistes. Pour simplifier, j’avais l’impression de réentendre ce que les politiques disaient, au temps de ma jeunesse, au sujet de l’Algérie, alors composée de trois départements français. Le leitmotiv, y compris pour le Ministre de l’Intérieur que fut alors François Mitterrand, était « l’Algérie, c’est la France », ce qui était confondre, d’une façon qu’on apprécie comme on veut, le juridisme et la réalité. Je vais donc exprimer une opinion totalement occultée dans le débat public mais que je crois partagée par une fraction significative des Français.

Cette opinion est la suivante : Mayotte n’est pas un département français comme les autres. Et c’est heureux ! La densité de population y est six fois supérieure à celle de la France, le chômage des résidents de nationalité française est à 27%, le nombre de clandestins est incalculable, on y tolère une justice parallèle rendue par des cadis en application de la Charia, de même que la polygamie, etc… Cette île a été départementalisée en 2011, sous la présidence Sarkozy, par une démarche que les Français n’auraient surement pas approuvée s‘ils avaient été consultés, cela pour les besoins de la pêche aux voix des DOM-TOM, et accessoirement aux voix musulmanes. En 1974, ce sont les Mahorais qui avaient déjà fait un choix intéressé en choisissant de rester dans le giron de la France. Ce sont par contre les habitants des autres îles de l’archipel des Comores qui avaient fait un choix digne en votant pour leur indépendance. Peu m’importe qu’ils le regrettent aujourd’hui et affluent de toutes parts à Mayotte sur leurs embarcations de fortune, qu‘ils appellent des kwassas-kwassas. On peut y envoyer des milliers de gendarmes supplémentaires : le temps que Mayotte sera française, on n‘y changera rien. Tout comme en procédant à l’expulsion de gens qui reviennent aussitôt. D’autant que je suppose qu’il n’y a pas un homme politique en France capable de faire tirer sur leurs barcasses à bonne distance du rivage. On se croirait dans le « Camp des Saints », le chef-d’œuvre visionnaire de Jean Raspail.

Mayotte est un gouffre pour les finances de la République et son budget social, avec son chômage hors normes et sa démographie galopante, mahoraise, comorienne ou autre. Cette île tire l‘essentiel de ses ressources des aides sociales et d’emplois publics en nombre bien supérieur au nécessaire. Et comme chacun le découvre maintenant, c’est un énorme sas à clandestins, destinés à devenir un jour français, contre la volonté des Français authentiques, si on poursuit cette politique de colonisation à l’envers. Et ces aberrations ne se justifient même pas par le moindre intérêt économique ou stratégique.

Les mesures annoncées par la ministre ne sont absolument pas à la hauteur du problème, dans l’hypothèse de maintien de Mayotte dans le giron français. En effet :

– l’envoi, d’ailleurs temporaire, de quelques dizaines de gendarmes ou policiers supplémentaires ne peut rien changer au déferlement de clandestins ni à l’insécurité qui en découle.

– l’idée que la lutte contre l’immigration clandestine doit se faire à partir des Comores et avec leur coopération est parfaitement utopique. Les Comores n’y ont aucun intérêt. Et si on les subventionne pour cela, comme ils l’exigeront, leurs dirigeants empocheront la manne et ne feront rien.

– l’idée de donner un statut d’extraterritorialité à la maternité parait complètement loufoque. Ce n’est surement pas constitutionnel, et de toute façon les migrantes enceintes se débrouilleront, avec des complices déjà sur place, pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants soient français et que les parents deviennent inexpulsables, mais à l’extérieur de la maternité, et elles se feront ensuite soigner à la maternité ou à l’hôpital, gratuitement bien sur, grâce à la CMU.

– l’envoi d’un patrouilleur de la Marine Nationale prête à sourire. Que fera-t-il ? Sans doute procéder au sauvetage des migrants comoriens et les amener à bon port à Mayotte, comme nos commandants de navires le font, tels des boy-scouts, entre la Lybie et l’Italie.

Tout cela n’a aucun sens ! Mais en fait, je préfère que le pouvoir n’adopte que des mesurettes et ne fasse rien de sérieux, et encore plus ruineux, pour amener Mayotte et ses hordes de clandestins au standard métropolitain, ce qui aurait pour effet d‘attirer encore plus de migrants, des Comores, comme de tout l’Est de l’Afrique et de Madagascar.

En vérité, un Homme d’Etat français affranchi de la larmoyance de rigueur devrait être pour l’indépendance de cette île, ce qui mettrait instantanément fin à l‘immigration clandestine en lui enlevant tout intérêt. Et, bien sur, sans possibilité pour ses résidents de choisir la nationalité française, sauf pour ceux qui sont d’origine métropolitaine et ne sont là que temporairement. Il y suffit d’un référendum où les Français de France aient le droit de voter, en vertu du principe qu’il faut être deux pour être mariés. Tout autre discours rappelle les absurdités des tenants de l’Algérie Française, qui nous vaudrait maintenant 45 millions de concitoyens algériens, sans compter ceux qui sont déjà dans l’Hexagone, qu‘ils soient restés algériens ou qu‘ils soient devenus binationaux.

J’attends avec le plus grand intérêt ce que décideront notre Gouvernement et notre Président de la République. Emmanuel Macron a là une occasion emblématique de mettre en œuvre une réforme courageuse, qui marquerait un grand pas vers un « monde nouveau », résolument post-colonial et non pas colonial à l’envers.

Eric Lhullier

Texte repris du site Polemia

https://fr.novopress.info/

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