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La République en marche !... arrière

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Le billet de Patrick Parment

Créer un parti politique de toute pièce, surtout quand on est devenu en l’espace d’une seule élection, le premier parti de France, pose plus de problèmes qu’il n’en résout. Venus d’horizons très différents, la République en marche (LREM) tient tout à la fois du melting pot politique et de l’auberge espagnole. Le patron furtif qu’est Christophe Castaner règne sur un mouvement dont il ne maîtrise pas l’encadrement pour la bonne raison qu’il n’est pas encadré. Ce qui revient à dire qu’il est difficile d’établir un semblant d’organigramme et que faute de connaître les cadres départementaux vraiment opérants, Castaner règne sur un monde d’incertitude.

En veut-on quelques exemples ? En Loire-Atlantique on a assisté à quatre changement de référents depuis l’élection présidentielle. On a constaté la démission de référents dans le Tarn, les Pays de Loire, la Sarthe et dans l’Yonnne où la députée Michèle Crouzet (ex-UDI) est en froid depuis des mois avec le référent départemental Patrice-José Tampied-Azurza. Dans le Maine-et-Loire, l’investiture de l’ex LR Emmanuel Camus pour les élections sénatoriales et le choix comme référent par la direction parisienne (contre les deux tiers des adhérents) de Benjamin Kirschner, transfuge des jeunes de l’UDI et proche du député LREM Matthieu Orphelin, illustrent le malaise des militants.

A Nice, Khaled Ben Abderrahmane, ex-PS, porte-parole d’En Marche! dans les Alpes-Maritimes, a signalé une subordination dela section locale à Christian Estrosi. Même doléances pour David Vidal-Ponsard, animateur du comité Pau-Béarn, qui, en claquant la porte avec 17 autres militants et en rejoignant Les Patriotes, a protesté contre la tutelle du MoDem dans son secteur.

Comment interpréter, par ailleurs, la présence de François Blouvac aux côtés de Christophe Castaner ? Spécialiste du socialisme municipal, ancien collaborateur de Bertrand Delanoë à Paris et de Jean-Marc Ayrault à Nantes, la présence de Blouvac ne peut s’expliquer que dans la perspective des tractations avec les élus socialistes pour les prochaines élections municipales. Notons au passage que Christophe Castaner espère atterrir à Marseille à la faveur de la condamnation à trois ans d’inéligibilité de Dominique Tian, premier adjoint de Jean-Claude Gaudin, donné jusque-là comme potentiel successeur.

Faute de pouvoir compter sur ses propres troupes, Christophe Castaner ne cesse de répéter qu’il faut travailler avec les président des régions de droite en vue des prochaines échéances. Et concernant les prochaines élections européennes, il espère constituer des listes élargies de Cohn-Bendit à Alain Juppé. Autrement dit, tout le spectre centriste puisque se sont déjà ralliés outre le Modem, la grande majorité des centristes, version UDI, et les dissidents des Républicains emmenés par Franck Riester.

Face à l’opposition de Gérard Larcher et des francs-maçons de la Fraternelle parlementaire quant à la révision constitutionnelle via le Congrès, Emmanuel Macron envisage sérieusement d’avoir recours au référendum. Cette solution serait une manière de conforter sa posture gaullienne et de contourner les oppositions. D’autant que le Président a une autre idée derrière la tête. La révision adoptée, il s’agirait de l’appliquer immédiatement à l’Assemblée avec des législatives, désormais partiellement à la proportionnelle, et pour un effectif moins nombreux de députés, ce qui passerait par une dissolution. Politiquement, succéderait à l’ancienne majorité absolue LREM une coalition reposant sur différents groupes à l’Assemblée. En 2022, toujours selon ces scénario, Macron délesté de législatives déjà passées demanderait aux Français un nouveau bail de cinq ans à l’Élysée.

Et voici comment court-circuiter la tambouille des partis politique. Le rêve de tout énarque ! Certes, ce n’est qu’un schéma théorique et l’on sait trop combien les prédictions en la matière sont hasardeuses. Les indicateurs sociaux ne sont pas au beau fixe, ça râle du haut en bas de l’échelle sociale, mais l’opposition de « droite » n’a pas dit son dernier mot. Si, à gauche, Mélenchon ne dépasse pas le stade de la figuration, que l’avenir du Front national est plus qu’incertain - mais pas mort -, en raison de la dévaluation de Marine Le Pen, Laurent Wauquiez a une carte à jouer mais son fusil n’est qu’à un coup. La politique en France, c’est quand même plus marrant que le Loto.

http://synthesenationale.hautetfort.com/

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