Ils repartent à la charge. Les chiens de garde du camp du bien, la grande meute bobo n’est jamais parvenue à se débarrasser complètement d’Eric Zemmour qui continue inlassablement à rentrer dans le lard des vaches sacrées du système et à marcher à rebours de l’idéologie dominante.
Le CSA a adressé une mise en demeure à Europe 1 à la suite des propos tenus sur son antenne par Eric Zemmour le 17 octobre dernier dans l’émission « Village médias », présentée par Philippe Vandel. L’éditorialiste du Figaro a en outre été condamné jeudi pour « provocation à la haine religieuse » pour des « propos islamophobes ».
Dans l’affaire d’Europe 1, Zemmour répondait à l’époque aux diffamations et à l’appel au boycott d’Omar Sy qui demandait que le journaliste soit chassé de la télé : « Il ne faut plus qu’Eric Zemmour soit invité parce que c’est un criminel. Il a été condamné pour incitation à la haine raciale », avait déclaré l’acteur sur la même radio.
Zemmour avait alors répliqué : « Je voudrais simplement lui signaler qu’un criminel, c’est quelqu’un qui commet un crime. » Avant d’ajouter : « Je sais bien qu’entre Trappes et Hollywood, il n’a pas eu le temps de maîtriser la langue française. »
Pour cette dernière phrase du polémiste, le CSA a estimé que Philippe Vandel « avait fait preuve d’une insuffisante maîtrise de l’antenne alors qu’étaient tenus des propos véhiculant des stéréotypes stigmatisants à l’égard des habitants de certaines villes » (sic). Sans préciser si la saillie était plus méprisante pour Trappes ou pour Hollywood.
Le gendarme de l’audiovisuel a donc mis en demeure la société Lagardère Active Broadcast, éditrice de la radio Europe 1, de se conformer à ses obligations « en vertu desquelles elle est tenue de promouvoir les valeurs d’intégration et de solidarité, de contribuer aux actions en faveur de la cohésion sociale et de lutter contre les discriminations, et, d’autre part, de conserver la maîtrise de son antenne ». Quelle belle mission de rééducation des esprits aux valeurs de la diversité, du vivre-ensemble et de la dilution dans le communautarisme, que celle du CSA ! On le savait mais là c’est du noir sur blanc (si l’on ose dire).
Islamophobe toujours
Zemmour a également été condamné par la cour d’appel de Paris à 5 000 euros d’amende pour « provocation à la haine religieuse » pour avoir déclaré en 2016 dans l’émission « C à vous », sur France 5, qu’il fallait donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France ». Il avait rappelé la stricte vérité à savoir que la France vivait « depuis trente ans une invasion » et que « dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » se jouait une « lutte pour islamiser un territoire », « un djihad ». La cour d’appel a estimé que ces deux passages « visaient les musulmans dans leur globalité et constituaient une exhortation implicite à la discrimination ».
En revanche, la cour n’a pas retenu trois autres passages pour lesquels Eric Zemmour avait été condamné en première instance. Il avait ainsi affirmé que « tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas », considéraient les djihadistes comme de « bons musulmans ». En plus de l’amende, le journaliste a été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l’association CAPJPO-EuroPalestine qui le poursuivait et 3 000 euros pour les frais de justice.
Dans le viseur du CSA depuis plusieurs mois, RTL, où Eric Zemmour tient une chronique matinale, a déjà été mise en demeure en décembre. En cas de « récidive », le CSA peut décider de sanctions, comme la suppression d’une tranche de publicité, la lecture d’un communiqué d’excuses lors d’un journal télévisé ou une amende qui peut aller jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires.
Caroline Parmentier
Article paru dans Présent daté du 4 mai 2018