De Francis Bergeron dans Présent :
"La théorie du ruissellement soutient que, quand la pression fiscale diminue, et quand ceux qui ont des revenus moyens ou élevés s’enrichissent de ce fait, les effets bénéfiques « ruissellent » sur tous, y compris sur ceux qui ne paient pas du tout d’impôts sur le revenu. Car le surplus de richesse des contribuables, c’est-à-dire de la masse des « bourgeois », est réinjecté pour l’essentiel dans l’activité économique, à la fois par leur consommation accrue et par leurs investissements, ce qui tire l’emploi, et donc le pouvoir d’achat de toute la population du pays concerné.
Est-ce si absurde ? Cette théorie du ruissellement fait ricaner la gauche, qui estime, avec sa vision malthusienne habituelle, que la richesse est un stock, et qu’il faut donc simplement la partager. Enlever aux riches pour donner aux pauvres. Robin des Bois et la Révolution française. Egalité avant tout, y compris au détriment de la Liberté et de la Fraternité, s’il le faut. [...]
Sur le plan économique, les Etats-Unis présentent un cas pratique de ruissellement. Le programme de Donald Trump fait drastiquement baisser les impôts. L’augmentation du pouvoir d’achat des Américains riches est censé bénéficier à tous. Mais qu’en est-il réellement ?
A la surprise générale, la recette a l’air de fonctionner. Le cycle vertueux d’une baisse des impôts directs et même indirects, suivie par une augmentation de la consommation et des investissements, elle-même suivie par une baisse du chômage, se déroule sous leurs yeux. En avril, le chômage américain est tombé sous la barre des 4%, renouant avec un niveau d’emploi qui n’avait pas été atteint depuis l’an 2000. Bien plus, les analystes économiques tablent à présent, pour 2018, sur le plus faible taux de chômage de ces 48 dernières années !
Le chômage a dégringolé dans la population noire
Oui, mais cette baisse du chômage ne profite qu’à la population « WASP » (anglo-saxons blancs et protestants) à haut niveau d’éducation, nous soutenaient, il y a quelques mois encore, les éternels contempteurs de l’Amérique nationaliste.
C’est une idée fausse, sont à présent obligés de constater les économistes. Ce sont de purs préjugés de gauche. Car les statistiques américaines, qui intègrent des critères raciaux (ce qui serait interdit en France, où les races n’existent pas, comme chacun sait) nous indiquent que dans la population noire, le chômage a dégringolé à 6,6%. Le taux reste certes supérieur à celui de la moyenne de la population américaine, mais il est le plus faible jamais enregistré depuis qu’il y a des statistiques aux Etats-Unis ! Autrement dit, la baisse des impôts des Américains riches et aisés (majoritairement blancs et constituant le noyau historique des Américains) ruisselle bien sur toute la population et apparemment d’abord sur les moins bien lotis, que l’on peut supposer être les noirs américains (même si les écarts se réduisent constamment entre catégories raciales).
Les éternels grincheux nous disaient : « oui certes, le chômage baisse, mais au profit de la précarité, au profit des contrats à durée déterminée et des petits boulots à temps partiel. » Faux, là aussi ! En proportion il n’y a jamais eu aussi peu de contrats à temps partiel ! Les contrats à plein temps et non précaires représentent environ 92% des emplois américains … [...]"