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La “tentation illibérale”

caspar-david-friedrich-bis1.pngRT s’en faisait l’écho en début d’année, dans un entretien accordé au Financial Times le 15 janvier 2018, le milliardaire américano-hongrois George Soros « (dressait) un constat emprunt d’amertume : L’idéologie dominante dans le monde est aujourd’hui le nationalisme. C’est l’Union européenne qui est sur le point de s’effondrer. Et la Russie est un pouvoir en pleine renaissance, basé sur le nationalisme, (affirmait-t-il), voyant dans ce constat la source de la recrudescence des blâmes et accusations à son endroit, notamment en provenance des pays d’Europe de l’Est. » Déjà invitée à partir de Russie, la fondation de M. Soros, baptisée Open society institute (OSF), basée en Hongrie depuis trente ans,  quittera ce pays pour Berlin a-t-on appris cette semaine. Un départ qui ne doit rien au hasard , l’activisme  de ce milliardaire  étant depuis longtemps dans le collimateur du gouvernement de Viktor Orban, ce « héros » de la lutte contre l’immigration extra-européenne, dixit Steve Bannon. 

En effet, n’en déplaisent aux journalistes de France Culture, de France inter, de RFI, de Libération, de l’Obs ou du Monde (liste bien  évidemment non exhaustive),  M. Soros est  un  «philantrope» comme ils l’appellent,  c’est-à-dire quelqu’un  agissant a priori  de manière désintéressée,  d’une espèce très particulière. C’est en vérité un idéologue  planétarien qui poursuit des objectifs  politiques proprement détestables  qui ne vont pas dans le sens de la paix, du   bien être  en Europe et plus largement encore de la concorde entre les peuples. Très clairement et sans ambiguïtés, nous l’avons  écrit sur ce blogue,  M. Soros défend  l’avènement de sociétés post nationales en finançant tout ce qui contribue à affaiblir et détruire l’identité européenne, tout enracinement civilisationnel.

RFI explique  sur son site de manière très partielle, partiale et tronquée que  l’OSF de M.  Soros a soutenu dés 1989  et la disparation du régime communiste en Hongrie  « les nouveaux partis politiques, y compris celui de Viktor Orban –il était alors libéral, NDLR. Elle a financé la presse indépendante (sic). Aujourd’hui elle subventionne une soixantaine d’ONG, qui s’occupent de soutien scolaire aux enfants défavorisés, qui défendent les droits de l’homme et qui luttent contre la corruption. Chaque année, la fondation distribue 3,6 millions de dollars à la société civile hongroise. Elle aide aussi des associations dans le monde entier.»

Dans la foulée de ce  compte-rendu laudateur, il est indiqué  qu’ «il y a une campagne de calomnies menée depuis près de deux ans par le gouvernement Orban, une campagne aux relents antisémites, car George Soros est d’origine juive. De plus, deux événements récents ont convaincu la fondation qu’il valait mieux partir » car « le gouvernement a fait espionner des associations soutenues par l’Américain. Cette opération d’espionnage a été confiée à une société privée qui emploie d’anciens agents du Mossad »… qui seraient donc au service d’une campagne antisémite ?   RFI devrait connaître   l’hostilité de  nombreux juifs, du  Likoud, de l’actuel  gouvernement israélien  d’extrême droite - M. Nethanayu  a rendu visite à M Orban,     vis-à-vis de M. Soros qui est jugé  comme un adversaire de l’Etat hébreu et un   antisioniste .

Et puis, est-il encore rapporté, une  loi « Stop Soros  doit être votée début juin. Une loi très répressive qui concerne toutes les ONG des droits de l’homme, même celles qui ne sont pas soutenues par Soros. Le texte ouvre la voie à des perquisitions policières et à des inspections abusives du fisc qui pourra saisir les documents, geler les comptes… ce qui empêcherait la fondation de faire son travail et de financer les associations, en Hongrie et ailleurs.» Peu ou prou la reprise des propos  de Patrick Gaspard, actuel président de l’Open society institute,  né au Congo de parents Haïtiens,  naturalisé américain,  ambassadeur  des Etats-Unis en Afrique du Sud lors du second mandat de Barack Obama à la Maison Blanche. M.  Gaspard a crié lui aussi à l’assassinat de la démocratie. Il  a tenté d’expliquer que les parlementaires hongrois étaient dans une logique  politique  répressive et     avaient « dénigré et déformé» les agissements de l’OSF.

Dans les faits, cette loi vise plus prosaïquement, avec  le plein accord de l’écrasante majorité de la population hongroise,  à stopper  l’immigration tout en précisant  très  simplement  que  les ONG qui soutenaient « l’immigration clandestine» devaient être enregistrées, tandis  que celles qui étaient alimentées par des  fonds étrangers  devaient verser au fisc hongrois  une taxe de 25% sur ces financements. Des mesures certes énergiques mais qui ont tout de même leur légitimé quand il s’agit de  défendre son pays contre des tentatives de déstabilisation... dont M. Soros est d’ailleurs passé maître par ses appuis  variés à diverses révolutions colorées, récemment encore en Ukraine comme l’a rappelé Bruno Gollnisch (ici ou encore ici).

Le  bilan ces toutes dernières années des activités de Soros,  très influent au sein des instances de l’UE,  parle  de lui  même:  aux Etats-Unis  il distribue plusieurs  dizaines  de millions de dollars à des groupes activistes, dits antiracistes, qui  alimentent les tensions raciales.  Dans notre pays, il a  financé, entre autres joyeusetés et via l’OSF,  le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) qui prône le communautarisme et pourfend le « racisme » de nos compatriotes.  Il a été mis en accusation très récemment par  les autorités italiennes, sur la foi d’un rapport de Frontex,  pour son soutien  aux  bateaux des ONG qui débarquent des immigrés clandestins sur les côtes. Une dépêche de l’agence Reuters rappelait aussi en février  dernier que George Soros, « connu au Royaume-Uni pour avoir gagné des milliards en pariant contre la livre au début des années 90 »,  finance à  hauteur de plusieurs centaines de milliers de livres   « Best for Britain, une ONG qui fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. »« Selon le Daily Telegraph, qui a le premier révélé la semaine dernière l’engagement de George Soros aux côtés de Best for Britain, l’octogénaire soutient un complot secret pour arrêter le Brexit

Une situation qui embarrasse  Manfred Weber, membre de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU)  et actuel président du groupe au Parlement européen du  Parti Populaire Européen (PPE)    au sein duquel siègent les élus du Fidesz, le  parti de Viktor Orban aussi bien que  les députés LR ou d’autres formations eurolibérales. M. Weber a déclaré que la loi hongroise visant à restreindre les capacités de nuisance des ONG immigrationnistes internationales sur son sol était une « ligne rouge à ne pas franchir ». Les grandes consciences pressent les responsables du PPE d’exclure les Hongrois.

En avril 2017, les instances  PPE s’étaient  réunies pour adresser un blâme à M. Orban, coupable de dénoncer  la politique du chien crevé au fil de l’eau qui est celle des eurolibéraux:  «le nouvel Etat que nous construisons en Hongrie n’est pas un Etat libéral, c’est un Etat non libéral » affirmait-il déjà en juillet 2014. et il l’a redit la semaine dernière: «l’ère de la démocratie libérale touche à sa fin. Elle ne parvient pas à protéger la dignité humaine, est incapable d’offrir la liberté, ne peut pas garantir la sécurité et ne peut plus maintenir la culture chrétienne. »

Au début du mois, M. Orban était convoqué à Bruxelles par le Français Joseph Daul (président  du PPE)  et  M.  Weber pour une petite leçon de choses sur l’Etat de droit  et les valeurs de l’Union.  Celle-ci à l’évidence n’a pas trop perturbé le Premier ministre magyar. Une exclusion du Fidesz du PPE parait de toute façon  hautement  improbable  à un an  des élections européennes. Elle  matérialiserait  de manière trop voyante l’identité de  vue de très larges franges du PPE et de LR  avec les libéraux de gauche.  Et ce,  en une période ou Emmanuel Macron n’a de cesse, à chacune de ses interventions sur  l’Europe, de dénoncer  la « tentation illibérale »   des peuples européens. Européens  de plus en plus conscients, et le FN y est aussi pour beaucoup,    du  précipice vers lequel les conduisent   les élites mondialisées,  hors sol, bruxelloises, en un mot  les partisans des sociétés grandes ouvertes. 

https://gollnisch.com/2018/05/17/la-tentation-illiberale/

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