Alexander Azadgan, professeur et expert en géopolitique, interrogé par Sputnik, estime que l’idée d’utiliser l’euro pour payer le pétrole iranien peut servir de motif aux États-Unis pour déclarer la guerre à l’Iran, comme ce fut le cas en Irak et en Libye.
«Il ne faut pas oublier que Saddam Hussein menaçait au début des années 2000 de vendre son pétrole en euro au lieu du dollar. La même idée avait été lancée par Mouammar Kadhafi concernant le dinar-or, monnaie commune africaine qu’il avait conçue», a-t-il précisé.
M. Azadgabn a également commenté les dernières déclarations du secrétaire d’État américain Mike Pompeo qui avait promis lundi que son pays introduirait de sévères mesures financières en vue d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
«Rien de ce que M. Pompeo a dit n’est surprenant […] Nous avions prévu cette image impérialiste vilaine qu’ils tentent toujours d’incarner et de projeter sur le reste du monde sans se rendre compte que ce modèle n’a jamais marché, en étant actuellement à bout de souffle», a-t-il précisé.
Interrogé sur la réaction des alliés des Etats-Unis au rétablissement des sanctions contre l’Iran, l’expert a expliqué qu’il y aurait «une bataille de souveraineté» aux niveaux différents.
«Désormais ils [les pays européens, ndlr] veulent poursuivre leur propre politique au niveau national souverain, en particulier l’Allemagne. Nous observons la montée de l’Allemagne et sa volonté de ne pas être un pays vassal de Washington», a-t-il ajouté.
Selon lui, les sanctions américaines ne visent pas seulement l’Iran.
«Les sanctions américaines ne sont pas en réalité contre l’Iran […] En principe, elles s’appliquent à n’importe quelle compagnie, qu’elle soit européenne, chinoise ou russe», a-t-il expliqué.
Le 8 mai, le Président américain a annoncé sa décision de retirer les États-Unis de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien. Le Plan d’action global commun (PAGC) est un accord signé à Vienne, le 14 juillet 2015, par les huit parties suivantes: les pays du P5+1: les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et l’Allemagne, ainsi que l’Union européenne et la République islamique d’Iran. Le locataire de la Maison-Blanche a également annoncé le rétablissement de toutes les sanctions levées suite à l’adoption de cet accord.
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