"«Bienvenue en Amérique.» En pleurs, Yanela Varela, 2 ans, fait la couverture de Time de cette semaine. Dans un photomontage sur fonds rouge, un président des États-Unis mesurant trois fois sa taille toise la jeune hondurienne apeurée. La photo de la fillette a été prise le 12 juin dans la ville de McAllen, au Texas, par John Moore, un photographe qui a obtenu le prix Pulitzer et travaille pour l'agence Getty Images. Elle est vite devenue sur les réseaux sociaux une icône, symbole de la douleur provoquée par la séparation des familles. L'image a même contribué à déclencher des donations d'un total de plus de 18 millions de dollars à une association texane d'aide aux migrants appelée RAICES.
Sauf que la jeune Yanela Varela n'a jamais été séparée de sa mère, contrairement à ce qu'affirmaient plusieurs articles. Au Honduras, la responsable de la Direction de protection des migrants au ministère des Affaires étrangères, Lisa Medrano, est formelle. «La fillette, qui va avoir deux ans, n'a pas été séparée», explique-t-elle à l'AFP. Le père de l'enfant, Denis Varela, a aussi confirmé au Washington Post que sa femme Sandra Sanchez, 32 ans, n'avait pas été séparée de Yanela et que les deux étaient actuellement retenues dans un centre pour migrants de McAllen, au Texas. «La petite fille n'a pas été emmenée en larmes par des agents de la police frontalière des États-Unis, sa mère est venue la chercher et elles ont été emmenées ensemble», a été contraint de reconnaître le Time".