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Jacques Vergès à propos du "suicide" de Pierre Bérégovoy

Il y a maintenant une autre hypothèse. M. Bérégovoy s’est-il vraiment suicidé ? Je trouve étonnant que le futur suicidé ait pu manier avec autant de virtuosité et dans un délai si court un 357 Magnum. Si vous vous lancez une balle dans la tête avec un 357 Magnum, votre tête éclatera comme une noix de coco. On nous dit qu’il a tiré un premier coup en l’air pour voir si ça fonctionnait, comme un type qui va dans son jardin avec un revolver à bouchon pour faire peur aux moineaux. J’émets donc une réserve sur l’usage d’un 357 Magnum à bout portant pour se suicider. D’ailleurs, a-t-on cherché des traces de poudre sur sa main droite ?Deuxième phénomène étonnant : personne n’a entendu ces deux coups de feu tirés en pleine nature, en rase campagne, au bord d’un plan d’eau qui, en général, amplifie la détonation. 
Dernière bizarrerie, on a annoncé la mort de Pierre Bérégovoy avant qu’il ne soit mort. Un peu comme l’attentat contre Hitler : le colonel von Stauffenberg laisse la bombe, rentre à Berlin, certain que le Führer va mourir, et annonce sa disparition alors qu’il n’est pas mort. Cela ressemble aux informations prématurées de la radio quelques minutes après la découverte du corps toujours vivant de M. Bérégovoy. J’ai été étonné également que Mme Bérégovoy n’accompagne pas le corps de son mari, en plein coma, dans un hélicoptère de l’armée. On a laissé sa femme rejoindre Paris en voiture alors qu’il était mourant. C’est étrange. M. Mitterrand est resté d’autre part quarante-huit heures sans réagir. Mystère… Enfin, l’autopsie à l’Institut médico-légal de Paris s’est passée de manière bizarre. Elle aurait dû être confiée à Mme Rudler, professeur agrégé, directrice du Laboratoire de la Police scientifique de Paris. Mais elle est la fille d’’un ministre du général de Gaulle et elle n’a pas été désignée pour cette ultime fonction. Or les experts ne sont pas désignés par des juges mais par les procureurs, ceux-là mêmes que le pouvoir socialiste a laissés avant de subir la défait électorale de 1993. 
Jacques Vergès, Intelligence avec l’ennemi. Conversations avec Jean-Louis Rémilleux

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