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La “remontada” d’Emmanuel Macron? Logique

macron-bis.jpgLe gouvernement  poursuit sa politique du court terme (après nous le déluge)  de bradage des bijoux de famille. Après les autoroutes et les barrages, sont programmées  les cessions d’actifs de  trois emblèmes nationaux  : Aéroport de Paris (après celui de Toulouse), Engie et La Française des Jeux (FDJ). Pour autant, les médias commentent ce matin l’incroyable, la formidable, l’inattendue remontada d’Emmanuel Macron si l’on en croit le sondage  Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio. Une hausse de la cote de confiance du président – 34% de Français approuveraient son action-  qui  tendrait à prouver que « cette fois, Emmanuel Macron reprend vraiment la main.»  Selon l’analyse faite par Paris-Match, « le président récolte les fruits de ses annonces du mois de décembre (10 milliards d’euros en faveur du pouvoir d’achat), de ses vœux offensifs du 31 décembre et surtout du lancement réussi de son grand débat » (sic).  « Il remobilise incontestablement son socle électoral, constate Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Il séduit 42% des professions libérales et cadres sups (+17 points); 35% des cadres moyens (+4) », progresses chez les sympathisants de la droite libérale,  «et surtout il apaise enfin ses relations avec les 65 ans et plus puisqu’il gagne 16 points en deux mois (42%). »  Alors certes,  « le point de chute de ce grand débat est encore flou. Qu’importe, le président s’est redonné des marges de manœuvre » et désormais «  Emmanuel Macron se sent assez fort pour envisager un référendum. »  « Le président est, en tout cas, en campagne. Une campagne permanente. Pas pour l’Europe. Mais pour sa réélection. Il a tout simplement lancé la plus longue campagne de réélection de l’histoire de la Ve République. »

Cette embellie de l’image d’Emmanuel  Macron   reste à confirmer  mais au-delà de cet article analysant très subjectivement  les résultats de cette enquête, il convient de noter que cette remontée est tout sauf surprenante. D’abord  parce que le débouché concret, politique  des manifestations des Gilets Jaunes n’est pas évident pour nos compatriotes, quand bien même  près de deux Français sur trois «approuvent» encore le mouvement (58% selon l’Ifop). Français abreuvés par les médias d’images de violences commises par l’extrême gauche, les casseurs, les antifas dont l’entrée en scène est une « divine surprise » (encouragée ?)  pour ce gouvernement en ce qu’ils salissent l’image de cette fronde populaire. Nos compatriotes inquiets du chaos, réprouvant  les violences,  se solidarisent  logiquement avec le monarque incarnant un  pouvoir garant de l’ordre républicain, quand bien  même sombre t-il dans des dérives inquiétantes (voir ici et ici).

Pareillement,  la tentative de mainmise sur cette mobilisation par la gauche syndicale et politique (CGT, SUD, NPA, LFI, PC…) comme on l’a vu notamment hier avec  les défiles cégétistes auxquels avaient été habilement invités des  GJ, est désastreuse pour l’image de cette mobilisation citoyenne. Comment ne pas voir que cette gauche immigrationniste cégétiste,  qui a appelé à voter Macron à la présidentielle,  pour la constitution européenne en 2005,   est  bien  sûr  résolument  rejetée par une majorité de Français. A  commencer par cette France périphérique qui forme l’ossature, qui structure cette révolte populaire, patriotique,  qui réclame une véritable justice sociale, dénonce la fiscalisme confiscatoire et défend intrinsèquement des valeurs de droite.  Enfin, à quelques mois des élections européennes, il n’est pas aberrant  que le tiers de Français (encore) convaincu des bienfaits de l’Europe bruxelloise, se coalise derrière la figure de proue du seul parti, avec EELV à quelques nuances près, qui défende sans ambiguïtés le modèle eurofédéraste  et immigrationniste.

Notre ressenti est d’ailleurs corroboré  par l’étude réalisée par  David Nguyen – Direction Conseil en stratégies d’influence au Département Opinion et Stratégie d’Entreprise de l’Ifop - portant  sur la  validité structurante du clivage  entre  « nationalistes » et « progressistes » pour le scrutin du 26 mai :  « Deux visions européennes s’opposent : une vision nationaliste et une vision progressiste. Par cette déclaration fin août 2018 à l’attention de M.Orban et M.Salvini, Emmanuel Macron fixait l’axe de sa campagne pour les élections européennes » rappelle M. Nguyen en   préambule de son analyse. Elle démontre, note Bruno Gollnisch,   que les thématiques que  l’opposition nationale a su imposer dans le débat politique ont largement infusé dans l’opinion, sont en phase avec ses attentes…même si elles seront évacuées du référendum macronien.

A la question « 10 ans après, si c’était à refaire, voteriez-vous oui  ou non au référendum de ratification de la constitution européenne? »  62% des sondés voteraient « non », soit   « 7 points de plus  par rapport à 2005. » Il est notable également que le fait   identitaire, au sens large, est particulièrement prégnant dans les préoccupations de nos compatriotes.  Pour preuve, les réponses  enregistrées par l’Ifop à cette question : « Parmi les problèmes suivants, lequel explique le mieux selon vous la montée du populisme et des votes protestataires en Europe ? » 32 % des sondés placent   « L’immigration » en tête, devant « La dégradation des conditions de vie - pouvoir d’achat, logement » (29%), « Les problèmes d’intégration des personnes d’origine étrangère » (13%), « Les problèmes de sécurité » (12%),  « Le chômage »(9%)…

« 58% des Français pensent ainsi que dans 10 ans l’UE sera plus fragile et faible qu’aujourd’hui. Comment dès lors vouloir coûte que coûte défendre une institution qui ne vous écoute pas et ne vous apporte pas de résultats? » s’interroge David N’Guyen. « A terme, c’est l’attachement même à un système démocratique qui est remis en question : en octobre 2017, près de 4 Français sur 10 adhéraient à l’idée selon laquelle  la direction du pays devrait être confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement. S’il ne s’agit ici que de déclarations purement théoriques, il serait néanmoins illusoire et naïf de croire en un attachement éternel et universel au système démocratique en Europe »  écrit encore M. N’Guyen. Mais il  peut être pertinent d’être moins catégorique en expliquant  cette remise en question du système démocratique du fait de  sa confiscation par une caste qui refuse justement  de répondre  aux aspirations populaires majoritaires de protections sociale, économique et identitaire…

Mais nous sommes pleinement en phase avec la conclusion de l’auteur de cette étude quand  il relève qu’ « Il existe bien un clivage transpartisan entre pro et anti-européens au sein de l’opinion française Ces ingrédients laissent présager une montée des suffrages anti-européens dans les prochaines intentions de vote et, par réaction, un regroupement des pro-européens derrière la bannière étoilée la plus haute à ce jour : La République en Marche. » Nous y sommes et le tableau  du  rapport des forces devrait  encore  se préciser dans les semaines à venir.

https://gollnisch.com/2019/02/06/la-remontada-demmanuel-macron-logique/

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