Comme on ne sait pas comment qualifier l’action de Matteo Salvini et qu’une partie importante du peuple italien la soutient, on le traite de fasciste. L’injure a beaucoup servi, à force, elle s’est banalisée mais elle peut toujours faire de l’effet sur ceux qui ont le nez collé sur l’actualité et ne connaissent pas l’Histoire.
Je n’aurais jamais songé à écrire sur lui s’il n’avait pas récemment donné du corps à ce que je considère comme une démarche réactionnaire cohérente.
Celle que globalement j’appelle de mes vœux.
Rien n’est inscrit pour toujours dans le marbre, le fil du temps n’est pas progressiste par nature, il n’y a aucune honte à regretter, sur certains plans, le passé et la modernité superficielle peut être combattue par le courage politique.
Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, a en effet tenu sa promesse. Il a rétabli les mentions « père » et « mère » dans les documents administratifs, remplacées pas les expressions « parent 1 » et « parent 2 » par le gouvernement de centre gauche de Matteo Renzi en 2015.
À ma connaissance, c’est le premier exemple d’une reconquête dans le domaine social et familial. D’une restauration par le bon sens.
Le conservateur aurait pleuré sur aujourd’hui. Le réactionnaire se bat pour faire revenir ce qu’il y avait de meilleur hier. Ce qui aurait mérité de demeurer.
Je ne m’illusionne pas.
Il est tout à fait possible que, demain, une majorité écologico-socialiste-bobo poussée dans son dos par un vent conformiste revienne sur cette heureuse modification. Il est même concevable que pour satisfaire la situation particulière d’une minorité, elle impose l’exigence de celle-ci à la majorité et fasse triompher l’exception qui ne supporte plus de n’être pas la règle.
Mais peu importe.
Aussi détesté que puisse être Matteo Salvini par certains, celui-ci, j’en suis sûr, a ouvert une brèche qui ne sera pas à agrandir par les seuls « populistes ». En l’occurrence, il est d’autant plus à féliciter que le refus d’abandonner ce qui fut bon est infiniment plus difficile à assumer que le mol abandon à l’avenir.
Un Salvini à réaction : a-t-on le droit, dans une France qui a peur de n’être pas à la mode, de l’approuver ?
Extrait de : Justice au Singulier