La bien-pensance répète que les musulmans sont des Français comme les autres. C’est vrai pour une partie d’entre eux. Mais les autres ? Dans un entretien au Point, Jérôme Fourquet, l’auteur de L’Archipel français, tire les enseignements d’une enquête IFOP sur les musulmans en France.
On y apprend que, parmi les musulmans français de naissance, « seuls 18 % estiment que la charia devrait s’imposer ». Proportion qui monte à 26 % chez ceux qui ont acquis la nationalité française et à 46 % chez les musulmans venant de l’étranger. Ces chiffres sont parlants. Selon le politologue, « cette revendication d’une suprématie de la charia est donc d’abord portée par les nouveaux arrivants qui viennent de pays où l’empreinte de l’islam est très forte ». Autrement dit, même s’il ne prononce pas le mot, la montée de l’islamisme est bien liée à l’immigration et une forte minorité, depuis longtemps sur le sol français, est acquise à ses principes.
On apprend également qu’« un petit tiers de femmes d’origine ou de confession musulmane disent porter le voile » aujourd’hui. Elles étaient 24 % en 2003. Jérôme Fourquet précise que 19 % portent toujours ce vêtement. On se souvient de la polémique suscitée, en mars 2019, par Aurélien Taché, député LREM qui avait, sur France 5, comparé le port du voile islamique à celui d’un serre-tête par une jeune fille catholique. Contraint de présenter ses excuses pour ce rapprochement incongru, il n’en continue pas moins de défendre l’idée d’une laïcité « inclusive ». Que veut-il signifier par cette épithète ?
Lors de sa conférence de presse à l’Élysée, en avril 2019, Emmanuel Macron, tout en mentionnant l’existence d’un « islam politique, qui veut faire sécession avec notre République », utilisa le même adjectif en prônant un patriotisme ouvert et « inclusif ». Autant dire que la laïcité doit savoir s’adapter à la culture islamique. C’est, précisément, ce qui ressort de cette enquête IFOP. Les musulmans « ne sont que 41 % à estimer que la pratique de l’islam doit être adaptée et aménagée pour se conformer à la laïcité à la française », mais ils sont 37 % à juger que « c’est au contraire la laïcité française qui doit s’adapter » : une progression de 8 points par rapport à 2011 !
Libre à chacun de penser que cette progression objective des valeurs musulmanes est naturelle, qu’elle n’est qu’une manifestation d’un multiculturalisme souhaitable et ne représente aucun danger pour l’unité de notre nation. Mais cette enquête semble donner raison à ceux qui estiment que l’islam est une religion conquérante, qui veut étendre son emprise politique sur le maximum de territoires. Le nier, c’est accepter d’avance la défaite, c’est se soumettre.
Le devoir de nos gouvernants n’est-il pas de favoriser l’intégration de tous les Français de confession musulmane qui sont fiers d’être français, mais de s’opposer fermement à toutes les pratiques communautaristes qui détruisent progressivement la cohésion sociale ?