Cher Robert Ménard,
vous aimez le contre-pied, le paradoxe, incarner la vox clamantis in deserto. En termes de communication, être dans la rupture. Rien d’étonnant donc qu’à la Convention de la droite du 28 septembre, vous soyez monté à la tribune pour faire la leçon à vos hôtes. Après le Vu de gauche méprisant d’Enthoven, l’assistance a eu droit à votre Vu de Béziers. À cette occasion, vous avez affirmé votre hostilité à la remigration, la déclarant « d’une bêtise absolue », une véritable « absurdité ». Mais sans doute estimez-vous qu’à des amis égarés, il convient de tenir le rude langage de la vérité. Quitte à utiliser des formules que la gauche applaudirait.
Laissez-nous vous dire, cher Robert Ménard, que vous vous trompez. La remigration est possible. Elle l’est car nécessaire. Ce n’est pas une figure de style, mais un constat politique, dans le sens premier du mot. Ou la remigration ou la soumission/disparition. Béziers n’est pas une île. Vous pouvez transformer votre ville autant que vous voulez, refaire quatre fois le bitume des rues, ouvrir 1 000 boutiques dans le centre, faire tomber localement le chômage à 0 %, il n’en reste pas moins que votre action municipale ne changera rien à l’alternative. Sachant qu’à cette alternative, il n’en existe qu’une autre, la guerre. Nous n’en voulons pas et vous non plus.
En 2017, nous avons publié nos 30 mesures pour une politique d’identité et de remigration. C’est avec plaisir que nous allons vous en envoyer un exemplaire ; vous pourrez juger sur pièces, critiquer en détail. Vous y verrez cependant qu’il ne s’agit pas d’un manuel d’utopie mais de mesures concrètes, dont certaines ont été éprouvées avec succès dans des pays démocratiques comme l’Australie ou les États-Unis.
Le remigration n’est pas un concept adapté de la « valise ou le cercueil ». C’est peut-être votre histoire personnelle qui vous fait redouter des violences qu’une mise en place de la remigration provoquerait. Mais les violences existent déjà et qui peut croire qu’elles n’iront pas en augmentant ? Qui peut croire que « ça va bien se passer » ? Et si vous êtes hostile à la remigration, que proposez-vous ? Concrètement ? L’assimilation, l’intégration ? Au moment où leur échec comme celui de la société multiculturelle crèvent les yeux ?
L’homme de communication que vous êtes sait que pour faire avancer une idée, il faut qu’elle s’installe dans le débat public, qu’on la défende ou qu’on la critique. Planter des mots dans des têtes pour que pousse l’action. Mettre en pleine lumière un concept ignoré encore du plus grand nombre est donc déjà une victoire. À ce titre, cher Robert Ménard, merci pour votre intervention.
Amicalement,
Les Identitaires
Texte repris du site de : Les Identitaires