Récapitulons, parce que plus personne n'y comprend rien :
1. (avant-hier) Macron/le gouvernement annoncent la fin des avantages fiscaux dont bénéficie l'huile de palme : voilà un bon gouvernement, qui oeuvre pour la planète. Greta (Thunberg pour les intimes) va être contente ! On respire...
2. (hier) En fait, Macron a été élu par l'argent (grands groupes, Drahi et compagnie) : ces groupes se rappellent à son bon souvenir, et le gouvernement, presque en cachette (il nous prend vraiment pour ce qu'on n'est pas...), fait voter le report de la fin de la niche fiscale sur l'huile de palme en 2026.
3. (aujourd'hui) Patatras : ce qui devait arriver arrive, le tollé est là et tout le monde est furieux : contre "ces" députés et Larem, contre le gouvernement, contre Macron...
4. (re-aujourd'hui) En catastrophe, le gouvernement fait annuler le vote de la veille. Mais Elisabeth Borne s'était prononcé en faveur de l'amendement voté puis supprimé, alors que le Premier ministre avait demandé un nouveau vote...
Vous avez mal au crâne ? Vous n'y comprenez plus rien ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas les seuls : il semble qu'au gouvernement aussi, on n'y comprenne plus rien, et que le sujet soit, disons, "glissant" !
Ce qui est sûr, c'est que l'opinion s'est manifestée fortement - et nous avec - et que cette réactivité a fait reculer ceux qui veulent nous imposer ce qui n'est rien d'autre - pardonnez l'expression, mais il y a des moments où il faut parler clair - une cochonnerie.
Bayard vous explique rapidement ci-après les méfaits de l'huile de palme (il en fera d'ailleurs un de ses prochains articles de sa chronique Alimentaire/Santé)...
Dans l'huile de palme, il y a beaucoup de mauvaises graisses. La part des acides gras saturés est relativement élevée dans l'huile de palme puisqu'elle se situe aux alentours de 45-55 %, contre une moyenne de 15 % dans les autres huiles. Or, ces acides gras saturés ont un effet hypercholestérolémiant mais avec un effet modéré sur le "bon" cholestérol, le HDL. Par ailleurs, elle est relativement pauvre en acides gras polyinsaturés (de "bons" acides gras comme les Oméga 3 et 6). Les acides gras de l'huile de palme sont effectivement hypercholestérolémiants car ils sont constitués de chaînes longues.
On retrouve également ces acides gras saturés à chaîne longue dans les produits carnés. Si la viande, les charcuteries… comportent effectivement plus ou moins d'acides gras saturés, ces aliments contiennent aussi d'autres nutriments (fer, minéraux etc.). Néanmoins, leur consommation doit rester modérée et ne pas dépasser 300 g de viande rouge par semaine. La France importe 130 000 tonnes d'huile de palme : 80 % sont destinés à l'industrie agro-alimentaire, 19 % à l'oléochimie (bougies, cosmétiques, etc.) et 1 % aux biodiesels. On la retrouve dans les biscuits/pâtisseries, les margarines, les pâtes à tartiner, les pâtes feuilletées/brisées, les plats cuisinés…
Si elle est autant utilisée, c'est à cause de sa richesse en acides gras saturés qui lui confère sa caractéristique principale : cette graisse a la particularité d'être solide à température constante. Son faible coût contribue également à en faire un produit largement répandu dans l'industrie agro-alimentaire et il est également possible de s'en servir en huile de friture. C'est en raison de sa richesse en acides gras saturés que l'huile de palme est notamment accusée d'accroître les risques cardiovasculaires.
La plupart du temps, l'huile de palme n'est pas indiquée dans la liste des ingrédients et n'est donc pas visible sur les étiquettes des produits de consommation. On la retrouve cachée dans l'appellation lacunaire d'" huiles et/ou matières grasses végétales". Malgré tout, la réglementation actuelle oblige d'énumérer les origines spécifiques en cas de mélanges avec des graisses végétales, d'indiquer l'information nutritionnelle dont les matières grasses et les acides gras saturés ainsi que le type d'hydrogénation (partielle ou totale). Néanmoins, les teneurs en acides gras trans ne sont plus indiquées.
On évalue la surface d'exploitation des palmiers à huile à 13 millions d'hectares, principalement en Indonésie/Malaisie d'où la déforestation de l'Asie du Sud Est. Ce sont d'ailleurs les principaux pays consommateurs (tout comme l'Inde, la Thaïlande, etc.). Pour répondre à la demande croissante en matières grasses, les pays tropicaux et particulièrement ceux d'Asie du Sud-Est, se sont mis à largement exploiter leurs terres pour y planter des palmiers à huile. En effet, avec des coûts de production peu élevés et un rendement important, cette culture s'y est largement développée. Si les exploitations agro-industrielles sont majoritaires, il existe également des exploitations familiales.