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Jean-Michel Blanquer : comment le bon élève d’Emmanuel Macron est devenu aussi impopulaire que lui

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Au fur et à mesure que  se macronise, il partage l’impopularité d’. Il avait pourtant, à son arrivée, tout pour plaire aux Français soucieux de voir restaurer le niveau de l’enseignement : sa critique de la politique de Najat Vallaud-Belkacem, sa défense des langues anciennes, sa rupture avec les vieilles lunes pédagogiques dans la conception des programmes, sa réputation de sérieux et de fin connaisseur du système éducatif… Mais, en acceptant ce ministère, il ne pouvait que cautionner, voire adopter les objectifs et les méthodes contestables de son maître.

Jusque dans son vocabulaire. Présentant, le 16 janvier, ses vœux à la presse, le ministre de l’Éducation nationale a cru bon de préciser que 2020 constituerait « l’acte 2 » de son exercice : après les réformes structurelles, place à la mise en œuvre et à une amélioration de la gestion des ressources humaines ! Mais les réformes, notamment celles du premier degré et du lycée, même si elles sont inspirées de bons principes, ont été précipitées, bousculant même ceux qui ne leur étaient pas a priori défavorables. En outre, malgré quelques nominations détonnantes, il n’a pas su se séparer des adeptes du « pédagogisme », bien implantés rue de Grenelle.

Sa réforme du baccalauréat est de plus en plus contestée, faute d’avoir écouté les avertissements des professeurs de terrain, qui lui montraient les obstacles matériels et psychologiques auxquels il se heurterait, expliquaient leurs réserves à l’égard du contrôle continu, contestaient l’absence des mathématiques dans le tronc commun. Homme pressé comme son Président, persuadé comme lui d’avoir raison, il en subit aujourd’hui les conséquences. Quant à la revalorisation des traitements des professeurs, l’inscription annoncée, dans la loi de finances 2021, d’une enveloppe de 500 millions d’euros apparaît comme une aumône : le nombre de professeurs du premier et du second degré étant supérieur à 800.000, cela ferait une augmentation annuelle de 625 euros en moyenne, soit 52 euros par mois.

Le ministre n’a pas pu ou voulu donner des précisions sur les personnels concernés ni sur le budget total qui serait alloué à cette revalorisation dans les prochaines années, alors qu’un montant de 10 milliards d’euros a été évoqué. Bien que la « confiance » soit le leitmotiv de sa politique, comment faire confiance à un ministre qui reste dans le flou et adapte ses paroles aux décisions que son maître discrédité est susceptible de prendre ? Il a beau affirmer l’objectif que « les futures pensions des enseignants soient équivalentes aux pensions actuelles », personne ne le croit : il faudrait, pour y arriver, augmenter toutes les rémunérations de 25 % à 30 %, ce qui n’est guère envisageable dans la situation actuelle des finances publiques.

À moins que des contreparties ne soient demandées en échange de cette rémunération supplémentaire. Le ministre ne l’exclut pas. Il a, ainsi, émis l’hypothèse de développer « le soutien scolaire gratuit pour les élèves défavorisés, qui sont les plus touchés par la durée des grandes vacances », ajoutant que « c’est une mesure parfaitement sociale ». Sans doute. Mais pour qu’il puisse être compris, encore faudrait-il qu’il ne fût pas suspecté d’insincérité ou de recours à une tactique dilatoire. Le seul moyen d’y parvenir, c’est de dire toute la vérité et ne pas se contenter de répéter la voix de son maître, à laquelle la majorité des Français n’accordent aucun crédit. Jean-Michel Blanquer doit se « démacroniser ».

Philippe Kerlouan

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