Selon un sondage, trois Français sur dix voudraient sanctionner Emmanuel Macron aux prochaines élections municipales. Ils ne seraient que 12 % à soutenir l’exécutif et 58 % n’envisagent de voter qu’en fonction d’enjeux spécifiques à leur commune. Le renouveau serait-il à court de charisme ?
À Paris, on rechigne à donner son avis. Il faut dire que La République en marche séduit toujours 26 % des suffrages, contre 23 % pour le maire sortant (PS) et 20 % pour Les Républicains. Le conflit d’intérêts et le manque cruel de stratégie dont ils font preuve ne les mèneront pourtant pas au trône de velours. Derrière eux, enfin, il y a les Verts, à 10 %, et l’éternelle querelle du ralliement.
Alors, pour réconcilier les électeurs et appâter les indécis, certains élus ont choisi d’ôter leur étiquette, quand d’autres se voient retirer leur investiture. Ainsi, Geoffroy Boulard (XVIIe), plus fidèle à la messe du dimanche qu’à sa propre paroisse, s’est-il vu reprocher sa « main tendue à LREM » par Rachida Dati, tandis que la CNI des Républicains a finalement choisi de le repêcher… « Depuis 2001, la droite a perdu à Paris, car certains élus ont joué leur survie personnelle dans leur arrondissement, au détriment de la dynamique collective », a commenté la tête de liste LR, absente de cette commission d’investiture. Dans le XVe arrondissement, en revanche, Philippe Goujon, considéré comme « l’allié objectif d’Anne Hidalgo », fera campagne seul.
Pendant ce temps, au sommet de l’État, une circulaire nommée « Castaner » attire les foudres de l’opposition. Le texte prévoit de ne plus attribuer de nuance politique aux candidats des listes dans les communes de moins de 9.000 habitants. Une tentative de camoufler un éventuel échec de LREM, selon l’opposition, la majorité se trouvant en grande difficulté dans la France rurale, faute d’ancrage local.
En Occitanie, 98 % des communes seraient concernées par cette circulaire et se trouveraient ainsi sans « couleur » partisane pour les municipales de 2020. « Tout ça relève de la manipulation politique », estime Jean-Louis Debré. En attendant, le Conseil d’État se penchera, ce mercredi, sur la légalité de cette circulaire.