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Qui dirige l’Empire ?

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On ne peut rien comprendre à la politique américaine et à sa volonté d'hégémonie planétaire si l'on ne connaît pas le fait suivant : il existe certes un gouvernement-vitrine légal aux États-Unis, mais ce n'est pas là que se décide la « grande politique ». Elle se pense et se décide par le biais d'un « supra-monde » niché au cœur de l'État américain, formant ce que certains dénomment un État profond, un gouvernement parallèle, secret, invisible voire occulte...

Selon le journaliste Webster Tarpley, ce gouvernement parallèle serait composé de hauts fonctionnaires de la Maison Blanche, des ministères, de l'armée et des services secrets, tous faisant preuve de loyauté envers un réseau privé (doté d’un centre de commandement privatisé en cas de crise majeure par le décret présidentiel n°12333) ayant pénétré tous les services et tous les points focaux.

Qui sont-ils ?

Lorsqu'on observe les hommes de ce réseau occulte, leurs intérêts, les structures qu'ils dirigent et les choix qu'ils opèrent, on se rend compte qu'ils appartiennent majoritairement à quatre grands domaines

- les entreprises pétrolières.

- les entreprises du lobby militaro-industriel.

- le monde de la Banque, de la finance et de Wall Street.

- le lobby pro-israélien.

Individuellement, d'autres appartenances jouent un rôle majeur, notamment la Maçonnerie et la fameuse association des Skull and Bones auxquels ont appartenu la quasi-totalité des présidents américains. Bref un réseau d'intérêts convergents formés de quelques milliers d'individus qui, depuis les années 60, se sont littéralement emparés du véritable pouvoir aux États-Unis, confondant leurs intérêts propres avec le destin du pays qu'ils dirigent. À tel point que dès la fin de son mandat en 1961, le président Eisenhower déclarait : « En matière de sécurité, nous dépensons annuellement plus que le revenu net de toutes les corporations des États-Unis réunies. Cette conjonction entre un immense establishment militaire et une vaste industrie de l’armement est une nouvelle expérience américaine. L'influence totale - économique, politique, même spirituelle - se ressent dans chaque ville, dans le parlement de chaque État, dans chaque bureau du gouvernement fédéral. » Trente ans plus tard, toujours dans le but de maximiser leurs affaires, ils eurent besoin de mettre en place, de susciter, de provoquer des guerres dans le monde entier (ce sont des gens qui n'ont pas vu d'un bon œil la fin du communisme, de fait il leur a fallu trouver un nouvel ennemi sous couvert d'un choc des civilisations, le terrorisme islamique qu'ils ont largement créé et entretenu).

La COG : continuité du gouvernement

Certes, ils gouvernent les États-Unis dans l'ombre. Toutefois, ils peuvent légalement demain prendre le pouvoir en surface et imposer une véritable dictature en cas de crise grave. Ce dispositif a été mis au point dans les années 80, sous Reagan, par des hommes tels que Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Georges Bush père et théorisé par le fameux colonel Oliver North, la figure principale de l'Affaire Iran/Contras. Comme l'a révélé le journaliste Ross Gelbspan, il n'était question au départ que de créer une structure parallèle de planification d'urgence nationale aux États-Unis, de manière à ce qu'en cas de crise grave puisse demeurer un véritable centre de décision. Dans l'idée de départ, on songeait à une guerre nucléaire contre l'URSS voire à un accident nucléaire lié à l'explosion d'une centrale. Mais peu à peu s'est constitué « un plan secret de prévoyance afin de surveiller les dissidents politiques, les activistes écologiques... en appelant à la suspension de la Constitution » si nécessaire en cas de catastrophe naturelle, d'attaque militaire, d'urgence technologique ou de toute autre situation de crise mettant en péril la sécurité des États-Unis (ordre exécutif n°12656). Clairement, le 11 Septembre entrait dans cette définition... Ce plan intègre donc la surveillance mais aussi la détention potentielle d'un grand nombre de citoyens considérés comme « ennemis de l'État ». La genèse du Patriot Act moderne... Mais on y parle aussi de l'abolition de la propriété privée, de la liberté d'entreprendre, du Bill of Right (droits individuels et des différents États fédéraux acquis depuis la création des États-Unis), des droits du citoyen. Un plan bien adroitement dissimulé et acte par le Président Reagan lui-même sans en référer à la seule instance élue, le Congrès qui, dans cette affaire, serait totalement contourné.

Quelles structures remplaceraient le gouvernement légal ?

En cas de décision de mise en place de la COG, la Constitution étant suspendue, le contrôle du gouvernement serait immédiatement transmis à la FEMA (Fédéral Emergency Management Agency), seraient nommés d'urgence des commandants militaires se substituant aux autorités politiques fédérales et instituée la loi martiale. Les ordres partant d'une myriade de bunkers souterrains situés sur plusieurs bases militaires. Cette FEMA, véritable centre de commandement, n'a pas seulement été activée ces dernières années lors de l'ouragan Katrina en Louisiane. Par décret, elle autorise l'armée à patrouiller dans les rues en cas d'émeutes, de pratiquer des rafles sur les opposants au Pouvoir, de pratiquer des internements arbitraires sur le sol américain ou sur ses bases étrangères (voir les scandales de Guantanamo à Cuba et de Bondsteel au Kossovo), d'ouvrir et de gérer des camps de réfugiés le long de la frontière mexicaine afin de « gérer les mouvements incontrôlés de population »... Quant à la COG me direz-vous, quand a-t-elle été mise en place grandeur nature ? Tout bonnement le 11 septembre 2001, ce qui a permis à de nombreux observateurs politiques américains de dire que ces attentats (qui ne pouvaient être fomentés et montés que par l'État profond au cœur du gouvernement) ont servi de prétexte à une véritable « révolution de palais » puisque sont arrivés subitement au sommet de pouvoir ces fameux néo-conservateurs (qui ont formé le véritable squelette du gouvernement de Georges.W.Bush) appartenant aux lobbies cités plus haut, qui avaient planifié de longue date l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak... pour des raisons financières, énergétiques, idéologiques, géopolitiques théorisées en amont par diverses commissions et think tanks. Et qui selon les aveux de Paul Bremer lui-même, premier « gauleiter américain » en Irak, s'étaient déjà partagés par compagnies les différents champs pétrolifères et choisi le personnel politique pouvant se substituer à celui de Saddam Hussein. Inutile de dire que ce processus peut désormais être réactivé sous n'importe quel prétexte désormais. La crise financière mondiale s'aggravant, le système étant à bout de souffle, il se peut que nous allions allègrement vers des jours sombres de l'autre coté de l'Atlantique, tant nous savons que le fauve n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il est blessé...

Eugène Krampon Réfléchir&Agir hiver 2012

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