L’Union européenne est une vielle dame un peu gâteuse envahie par une foule de commissaires, d’élus et de fonctionnaires inutiles qui vivent à ses crochets. Veuve depuis très longtemps d’un homme entreprenant et courageux, l’Européen, dont le moule semble cassé, elle se contente de se mettre en scène et de compenser par une générosité aveugle son impotence. Deux images de ce triste tableau se télescopent : pendant que la Turquie exerce un odieux chantage aux migrants sur l’Europe, la Commission européenne reçoit une gamine de 17 ans venue donner une leçon d’écologie à des commissaires européens qui poussent la démagogie jusqu’à la traiter comme une personnalité alors qu’elle n’est qu’une créature médiatique inventée par le groupe de pression écologiste.
Son discours de quelques minutes pouvait-il apprendre quoi que ce soit à ses auditeurs ? On peut le résumer en quelques mots : la loi Climat est une capitulation. Il faut atteindre la neutralité carbone au plus vite. On reconnaît là l’idéologie écologiste qui culpabilise l’Europe, laquelle, par rapport à d’autres, comme la Chine, les États-Unis, et l’Inde, est plutôt sage. Mais cette idéologie fait partie de toutes celles qui se fédèrent pour abattre « l’homme européen » porteur de tous les vices et malheurs du monde.
Ensuite, vient la science, unique et implacable, comme le sont celles auxquelles se réfèrent les idéologies. Quelle est cette « science » dont parle cette écolière qui a abandonné ses études ? Curieusement, elle ne contient pas le critère de toute science véritable qui est de pouvoir être mise en cause et de devoir prouver sa véracité.
Doit-on souffler à la donzelle que ceux qui ont écrit son texte semblent ignorer que la réponse des sciences aux grands défis de l’humanité a toujours consisté non à renoncer mais, au contraire, à surmonter ? L’énergie nucléaire ne produit pas de carbone.
Enfin, il y a la démagogie : elle est une enfant d’apparence fragile et elle interpelle les Européens sur le tort qu’ils infligent à leurs enfants. Et chacun de battre sa coulpe.
Pendant ce temps, la Turquie dont la démographie est positive comme tout pays islamique, et qui se soucie peu d’écologie, furieuse d’avoir manqué son coup d’imposer les Frères musulmans à son voisin syrien, réclame le soutien de l’Europe contre celui-ci. Son argument ? Le chantage : « Si vous ne m’aidez pas, je déverse des flots de migrants sur votre continent, et en particulier sur ce petit pays que j’ai passé une bonne partie de l’Histoire à martyriser : la Grèce. »
Tout en reconnaissant les « efforts importants » réalisés par la Turquie, l’Union européenne « rejette fermement l’usage de la pression migratoire à des fins politiques ». S’il faut traduire : nous ne pouvons accepter de nous soumettre au chantage, mais nous acceptons de partager le fardeau. Cela va se traduire par une aide financière à la Turquie accrue et par des moyens pour accélérer les procédures de demandes d’asile. Cette bonne Madame von der Leyen a déjà promis 700 millions d’euros. La France va envoyer dix experts. On ne laissera pas entrer les foules devant les caméras, mais on fera passer d’abord les fameux enfants isolés, puis des quotas par pays. La France a déjà promis d’accueillir 400 demandeurs d’asile… Si le franchissement illégal ne sera pas toléré, le franchissement légal sera accéléré… Là aussi, les ONG se bousculent pour accuser les Européens de tous les maux !
Si l’Europe n’était pas cette vieille dame indigne et désespérante, qu’on accuse de tout et qui l’accepte, si elle voulait bien se souvenir qu’elle a conquis le monde en lui apportant son progrès scientifique et technique, elle dirait aux Turcs de garder leurs Afghans et de cesser d’alimenter une guerre en Syrie, elle dirait à Erdoğan que s’il continue à jouer les sultans ottomans, il devra garder chez lui les produits d’une économie en difficulté et ne plus compter sur le moindre euro. Il y a des Grecs qui se battent contre la mollesse européenne. La Grèce est la mère de l’Europe. Il faut encourager et soutenir sa fermeté face à l’invasion !