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Les femmes, le féminisme et l'antiracisme, par Aristide Renou.

Il a souvent été remarqué que les femmes étaient surreprésentées parmi les Gilets Jaunes, et particulièrement les mères célibataires. Cette observation mérite d’être rapprochée de certaines statistiques.

Selon l’Insee, la proportion d’hommes sans enfants a presque doublée en une génération, passant de 12,8% pour les hommes nés entre 1941 et 1945 à 20,6% pour ceux nés entre 1961 et 1965. La part est inférieure pour les femmes, passée de 12 à 13,5%.

Selon Pierre Vermeren (La France qui déclasse), cette différence est à mettre au compte de deux phénomènes : « d’une part des unions et mariages mixtes avec des hommes immigrés préférés aux hommes blancs, souvent plus démunis et isolés, ce qui nourrit à terme la monoparentalité (en vertu du modèle de conjugalité dit caribéen) ; et d’autre part la multiconjugalité des cadres et hommes aisés, qui ont davantage les moyens économiques de se remarier et de procréer tout en versant leurs pensions alimentaires antérieures. La marginalisation des hommes est éminemment sociale, au détriment des classes populaires : 27% des employés de 50 ans n’ont pas d’enfants (ce sont les personnages de Houellebecq), contre 14% des commerçants et 17% des cadres ; et les employés, ouvriers et agriculteurs âgés de 50 ans sont près de 12% à n’avoir jamais vécu en couple, contre seulement 7,5% des cadres. »

Une des explications de cet effacement des hommes réside sans doute dans le fait que le féminisme post-Beauvoir pèse bien plus lourdement sur les hommes de la France périphérique que sur les catégories plus aisées de la population.

Le féminisme contemporain délégitime a priori toutes les manifestations de virilité, mais, par la force des choses, il s’en prend particulièrement aux manifestations les plus franches et les plus ostensibles, qualifiées de « machisme ». Ce qui revient à dire qu’il s’abat par priorité, pour ne pas dire exclusivement – par le biais de l’école, des médias, des prescripteurs d’opinions de toute sorte, des lois, etc. - sur les activités ou les goûts par lesquels la virilité s’exprimait traditionnellement dans les milieux populaires, comme le sport, la chasse, la voiture et la moto, mais aussi la drague, la camaraderie de banquet et de bistrot, les fanfaronnades et les défis physiques, les plaisanteries grivoises, etc.

En revanche, il laisse relativement intacte une autre voie d’expression de la virilité, celle de la « réussite sociale ». S’il n’est plus permis d’être un « macho », il est toujours permis d’être un footballeur multimillionnaire, un chanteur à succès, un homme politique suractif, un capitaine d’industrie intrépide. Il est toujours permis d’écraser ses concurrents, de gagner beaucoup d’argent et d’exhiber des « signes extérieurs de richesse ».

La virilité des hommes de la France périphérique se trouve donc discréditée et vilipendée, tandis que la virilité des hommes des catégories socio-professionnelles les plus élevées trouve toujours des débouchés et des satisfactions naturelles.

C’est ainsi que l’expérience a amplement prouvé que les hommes riches et célèbres pouvaient tranquillement et pendant très longtemps traiter les femmes comme des objets, voire même commettre des agressions sexuelles pratiquement au su et à la vue de tous, sans déclencher l’ire des féministes, pourvu seulement qu’ils donnent en paroles des gages au féminisme. Si vous pensez ostensiblement « bien », c’est-à-dire si vous soutenez publiquement les bonnes causes (avortement, parité, etc.), si vous dites publiquement du mal du « patriarcat » et que vous tonnez contre la « domination masculine », vous pouvez vous comporter comme une caricature de macho telle que les féministes le conçoivent sans que cela nuise en rien à votre carrière, et les femmes se presseront même à vos pieds.

Par ailleurs l’antiracisme l’emporte sur le féminisme, ce qui signifie que les hommes des « minorités visibles » peuvent faire preuve du machisme le plus éhonté, et même le plus brutal, sans que les féministes professionnelles y trouvent rien à redire.

Or les femmes continuent, comme depuis la nuit des temps, à être attirées par les hommes virils, donc, notamment, par les signes extérieurs de richesse et de réussite ainsi que par les comportements que le féminisme déclare inacceptable, sauf s’ils sont le fait d’hommes « issus des minorités ».

Comme l’écrit Pierre Vermeren : « chez les jeunes femmes des milieux populaires, les signes extérieurs de réussite, l’argent, la gloire sportive, la force, la médiatisation, la virilité décomplexée et entreprenante sont toujours recherchés. A ce jeu, les jeunes ouvriers blancs des petites villes sont souvent dépassés. Dans nos médias grand public, qui formatent l’imaginaire de notre société, les figures proposées sont celles du footballeur, du rappeur, du dealer, voire du caïd de banlieue, rarement celui de l’ouvrier spécialisé. Même certains islamistes en imposent à des jeunes femmes du peuple par leurs exigences de soumission : certaines converties deviennent des pasionarias de l’islamisme. Souvent, la conjugalité s’opère avec des Afro-antillais eux-mêmes en recherche de femmes blanches, ainsi que l’a souligné Albert Memmi. Et très dure est souvent la chute de ces femmes en cas d’abandon. »

Abandon qui est plus que fréquent : ce que Vermeren appelle pudiquement le « modèle de conjugalité caribéen » (voir plus haut), « modèle » qui « se caractérise en particulier par la multiplicité des liaisons, simultanées ou successives, multiplicité associée à un taux élevé de violences conjugales. » (Nadine Lefaucheur, « Situation des femmes, pluripartenariat et violences conjugales aux Antilles », Informations sociales 2014/6 (n° 186))

Comme toutes les calamités intellectuelles, le féminisme nait et prospère chez les catégories les plus favorisées de la population mais dévaste principalement la vie des gens les plus modestes.

http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/04/14/les-femmes-le-feminisme-et-l-antiracisme-par-aristide-renou-6229757.html#more

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