Arnaud Raffard de Brienne
Un an jour pour jour après le terrifiant attentat qui embrasait la cathédrale Notre-Dame de Paris, le plus élémentaire des devoirs de mémoire impose de rappeler inlassablement l’évidence de son origine criminelle dont demeure d’ailleurs convaincue l’immense majorité de nos concitoyens. Preuve s’il en manquait des limites du pilonnage médiatique dont l’emprise, fort heureusement, laisse encore à désirer.
Alors que l’incendie qui embrasa le plus symbolique des édifices catholiques et français, le premier jour de la Semaine sainte, pendant près de quinze heures, de la soirée du 15 avril 2019 au lendemain n’était pas encore maitrisé, le Parquet de Paris ouvrait une enquête, avant même 21 heures, pour « destruction involontaire par incendie ». D’emblée, alors que les flammes ravageaient encore la charpente de la cathédrale, par conséquent avant tout début de commencement d’enquête et, nous le verrons, contre toute vraisemblance, les autorités politiques, administratives et judiciaires imposaient donc la piste accidentelle à l’exclusion de toute autre. Cette précipitation suspecte devrait, à elle seule au moins, susciter la méfiance et l’on imagine d’ailleurs le tollé si la directive avait exclusivement mentionné la piste criminelle. Ils ont d’ailleurs vite été étouffés les propos tenus sur LCI, confirmant que l’accès aux échafaudages était simple et que des personnes « un peu louches » s’amusaient à grimper jusqu’aux charpentes les jours précédant l’incendie. Oublié tout aussi promptement le témoignage de la pourtant très conformiste chaîne BFMTV qui affirmait que « bien qu’au départ la piste criminelle est (sic) restée privilégiée… » et s’interrogeait : Cette tragédie est-elle alors d’ordre criminel ou accidentel ? ». Tous sont bien vite rentrés dans le rang.
Pareille orientation forcément descendue du plus haut niveau de l’État ou presque ne va pas sans rappeler l’explosion meurtrière de l’usine AZF, le 21 septembre 2001, soit exactement dix jours après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, dont Michel Bréard, Procureur de la République, s’était immédiatement empressé de claironner l’origine accidentelle. On peut en venir à se demander à quoi finalement servent les prétendues enquêtes.
Pensée unique, médias aux ordres
Le trucage de l’enquête par une orientation imposée à priori constitue déjà en soi, un sérieux indice d’insincérité et de volonté de dissimuler à ne surtout pas négliger. La hargne des grands médias stipendiés de la presse écrite, audio et télévisée à l’égard du moindre questionnement divergeant en constitue un autre qui ne peut que renforcer la légitime suspicion d’esprits libres. La commode accusation de complotisme à l’égard de toute thèse ou analyse plus ou moins éloignée de la doxa devrait connaître le même sort que celle de fascisme qui servit à discréditer toute opposition politique pendant un demi-siècle : la banalisation, l’usure puis finalement le rejet du concept aux oubliettes de la pensée unique.
L’agressivité des chiens de garde du système devrait aussi alerter sur la pertinence des analyses et questionnements interdits. Toutou en chef historique, Le Monde – le seul quotidien à pouvoir se targuer d’avoir fait l’objet de plusieurs livres sur ses mensonges et désinformations –, accusait, dès le 16 avril, le jour même de la difficile maîtrise de l’incendie, l’extrême-droite de semer le doute en osant tergiverser sur la version accidentelle. Le quotidien des milliardaires Niel, Pigasse et Bergé blâmait même le site Wikistrike, plutôt bien renseigné et peu suspect d’extrémisme, de s’interroger sur la piste accidentelle à raison du double-foyer de départ de l’incendie. Comme si ce double départ de feu ne constituait pas, à lui seul, un indice essentiel dans l’enquête sur l’origine d’un sinistre.
Au-delà des pressions et orientations politique et médiatiques, des déclarations intempestives et prématurées et du possible double-foyer de départ du feu, tous éléments qui suffiraient presque à accréditer définitivement la thèse de l’incendie criminel, il existe quantité d’informations, de témoignages et d’analyses qui ne peuvent laisse subsister le plus ténu des doutes. Et encore devrait-on évoquer aussi le contexte de l’attentat avec la troublante date de l’incendie, le premier jour de la Semaine sainte, facétieux hasard, le début d’incendie volontaire de l’église Saint-Sulpice à Paris moins d’un mois auparavant et les innombrables destructions et profanations d’églises tout au long de l’année, sans parler des innombrables projets d’attentats régulièrement déjoués par les services de renseignement. On pourrait aussi évoquer l’étrange multiplication des incendies d’origine « accidentelle » dont, par exemple, le 26 septembre dernier, celui de Lubrizol, le site rouennais classé Seveso…
Quelques témoignages trop vite occultés
Ce ne sont donc pas les témoignages et indices qui manquaient pour inciter très fortement à investiguer l’hypothèse de l’attentat. Ainsi, Benjamin Mouton, ex-architecte de la cathédrale de 2000 à 2013, donc pas le dernier des gloseurs du café du Commerce, déclarait-il « L’incendie n’a pas pu partir d’un court-circuit, d’un simple incident ponctuel. Il faut une vraie charge calorique au départ pour lancer un tel sinistre ». Voilà qui met à mal la fable grotesque du mégot ou du court-circuit. L’ingénieur précise même que la protection incendie récemment modernisée et aux normes « avait été portée à son plus haut niveau ».
Dans les jours suivant l’incendie, il a été amplement expliqué, démontré et même prouvé, exercices pratiques à l’appui que la mise à feu de poutres de chêne vieilles de sept siècles et d’une section d’un mètre, au moins aussi dures que la pierre, nécessitait une charge calorique de très forte intensité. Ni un court-circuit, ni quelques litres de pétrole ou même un chalumeau n’auraient suffi à lancer le violent incendie auquel a assisté médusé le monde entier. N’en déplaise aux chiens couchants de la presse, la soudaineté et la violence d’un incendie progressant de plus, comme le prouvent les vidéos, plus vite contre que sous le vent, ne laissent aucune chance à l’hypothèse de l’accident.
Pour l’ingénieur en chef de Notre-Dame de Paris, en fonction au moment de l’incendie « Du vieux chêne, il faut beaucoup de bois pour le faire brûler, Il y a deux hommes en permanence jour et nuit pour aller voir dès qu’il y a une alerte. Je suis stupéfait ». D’ailleurs l’un des employés de la cathédrale avait affirmé au journaliste américain Christopher J. Hale, avant qu’il ne leur soit rigoureusement interdit de répondre aux sollicitations de la presse, que l’incendie était à l’évidence d’origine criminelle.
Julien Le Bras, responsable technique de l’immense échafaudage entourant la flèche avait aussi lui aussi confirmé la nécessité d’une vraie source de chaleur pour enflammer ce type de structure. A ces quelques témoignages et aux nombreux autres, ajoutons quelques éléments dûment répertoriés par quelques spécialistes et sites de réinformation. L’installation électrique avait été entièrement refaite récemment et mise aux normes les plus strictes avec, notamment, un système de détection et de protection incendie particulièrement performant et rigoureux. D’ailleurs, l’encadrement normatif et technique, les contrôles et procédures parfaitement cadrées ne laissaient rien au hasard. Comme chaque jour, ce soir-là, le dernier technicien avait quitté les lieux à 17h50, selon une procédure parfaitement rôdée, coupé l’électricité, remis les clefs à la sacristie de la cathédrale comme en témoigne un registre tenu à jour quotidiennement.
Aucun point chaud n’existait sur l’échafaudage, les travaux n’avaient pas commencé sur la charpente et aucun travail de soudure n’avait été effectué. D’ailleurs le départ de feu à l’intérieur de l’édifice et non depuis l’échafaudage met à mal la fable d’un court-circuit des moteurs électriques des ascenseurs. Moteurs d’ailleurs bien éloignés de la flèche comme a pu en témoigner Marc Eskenazi, chargé de communication de la société Europe Échafaudage. La mauvaise farce du court-circuit ne tient pas davantage que celle du mégot ou de l’accumulation de poussière.
La vérité finira-t-elle par triompher ?
Jean-Marie Le Pen, à qui il a beaucoup été reproché et surtout d’avoir eu trop souvent raison avant tout le monde sur les grands sujets de société, évoquait en parlant de l’incendie de Notre-Dame de Paris, un acte criminel, « probablement le fait d’un service car le matériel mis en œuvre et la diffusion de la flamme ont nécessité une organisation qui dépasse sans doute celle d’une initiative personnelle ». Le tome deux de ses Mémoires laissera un témoignage indélébile sur l’aveuglement et surtout le degré de compromission des classes politiques successives depuis plusieurs décennies. L’actuelle crise sanitaire et sa gestion calamiteuse par le gouvernement sur fond de ruine du système de santé français en offre un aperçu édifiant. Cela suffira-t-il à éclairer nos concitoyens ? Comment taire aussi le pharaonique projet immobilier de refonte globale de l’île de la Cité, pour une vision des lieux à l’horizon des vingt-cinq prochaines années, commandé en décembre 2015 par Anne Hidalgo et François Hollande et présenté en 2016 dont l’Histoire nous révèlera, tôt ou tard, le rapport, même indirect, avec cette catastrophe.
Alors, aurons-nous droit un jour prochain à quelques bribes d’une enquête prétendument menée depuis un an déjà ou devrons-nous, comme trop souvent, attendre un demi-siècle – après le décès de la plupart des témoins, acteurs et protagonistes du drame - la déclassification de pièces confidentielles dissimulées au public pour raison d’État ?