« Des réseaux d’ultra-droite et d’ultra-gauche très actifs, appellent à préparer un certain nombre d’actes ». Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner déclarait samedi 11 avril que la France devait se tenir prête face à une potentielle menace extrémiste.
S’appuyant sur quelques groupes Facebook appelant à manifester après le confinement, ce qui est un droit reconnu constitutionnellement, le premier flic de France entend surtout faire diversion pour masquer l’incurie gouvernementale face à la crise.
Tout porte également à croire que le gouvernement profitera de la crise sanitaire pour accroître sa politique sécuritaire et réprimer toute forme de manifestation. Les fameux « soignants » aujourd’hui adulés par le gouvernement tout comme les Gilets Jaunes et les pompiers en avaient fait les frais ces derniers mois.
Ultra par-ci, ultra par-là
En pointant du doigt « l’ultra droite et l’ultra gauche » Christophe Castaner suit les directives de la majorité et entend se présenter en juge de paix face à tout ce qui sera qualifié « d’extrême ».
Outre la classification d’ultra (droite comme gauche) qui n’a aucun sens dans son utilisation actuelle, et se rapporte à des organisations de différents bords politiques ayant historiquement le terrorisme pour mode d’action, c’est le choix de l’ennemi qui pose problème.
En effet, le gouvernement ouvre les portes des prisons et permet à des délinquants et des terroristes d’être en liberté, tout en affirmant lutter contre de potentiels ennemis extrémistes politiques et hypothétiquement dangereux, qui eux, n’ont jamais été condamnés à l’incarcération… La dénomination d’ultra droite comme d’ultra gauche pose également problème dans sa référence à l’action possiblement terroriste. Or, n’en déplaise au journal Le Point qui fait ses choux gras de ce type de « menaces », il n’existe pas aujourd’hui en France de menaces « terroristes » sur l’échiquier politique mais seulement dans les sphères islamistes sunnites.
Des médias en appui
La gestion du confinement et les annonces de risques de débordement d’ultra-droite et d’ultra-gauche laissent peu de doute quant au raidissement sécuritaire du pouvoir… une tendance appuyée par un glissement médiatique qui profite à de grossiers amalgames : gilets jaunes, « groupes radicaux, « ultra droite », « ultra gauche »… un fourre-tout dans lequel le vocabulaire tient une place majeure.
Ainsi le termes « radicalisé » utilisé à tort et à travers pour des islamistes terroristes qui ne sont pas nommés, est à présent utilisé pour des militants politiques (Gilets Jaunes, nationalistes, antifascistes) parfois violents, certes, mais dont l’action est incomparable avec des organisations comme Daech.
Olivier Frèrejacques
https://www.tvlibertes.com/actus/castaner-et-le-fantasme-des-extremes-olivier-frerejacques