Bernard Plouvier
Certains quotidiens français de la presse BCBG sont manifestement publiés pour rassurer le bon peuple.
Tel canard parisien dit de « référence » nous assure que la mortalité française est modérée. Par exemple, pour le 22 avril, on y publie un chiffre inférieur à 14 000 morts, alors que le chiffre réel pour cette fin de journée était supérieur à 20 000 morts, selon la comptabilité centrale du Johns Hopkins de Baltimore... donner la préférence aux chiffres du parisianisme triomphant sur ceux du N°1 planétaire de l’épidémiologie semble curieux.
Or, à la date du 23 avril, c’est fait ! La France macronienne est 2e au Hit-parade de l’inefficacité hospitalière occidentale (on ne peut tenir compte des chiffres de pays d’Asie – on ne doit surtout pas considérer comme crédibles les statistiques chinoises – ou du moyen Orient – où règne une vraie pagaille administrative).
Il est absurde de considérer les chiffres de mortalité sans les comparer au nombre de cas traités. C’est ce que font à longueur de journée les journaleux français à propos des USA : certes, la mortalité globale actuelle y est comprise entre 41 000 et 42 000, mais sur 850 000 cas traités, ce qui donne un ratio aux alentours de 5% de mortalité.
Seule l’Allemagne fait mieux que les States de Trump. Elle fait d’ailleurs mieux que partout ailleurs – sauf dans les pays où l’on truque délibérément les statistiques : moins de 5 340 morts pour près de 151 000 cas traités, soit 3,5% de mortalité.
Notre score français, le matin du 23 avril, est sensiblement différent de ce que la presse bénigne veut nous faire accroire. Avec 21 340 morts sur 157 135 cas traités, nous arrivons à 13,6% de mortalité, ayant un peu dépassé les scores d’Italie et de Grande-Bretagne (13,4% de ratio morts/cas traités). Seule la Belgique fait pire que nous avec son ratio de 15%.
Évidemment, cela n’apparaît pas si l’on utilise les chiffres « bizarres » de la presse destinée au grand public crédule : ni l’efficacité allemande ou nord-américaine, ni notre triste inefficacité (comparable à celles des Belges, des Italiens et des Britanniques, on le reconnaît volontiers).
Non seulement, l’administration issue du Président immuable Mitterrand-Chirac-Sarkozy-Hollande-Macron a cassé l’efficacité hospitalière française et s’est avérée incapable de gérer cette crise épidémiologique à mortalité mineure et de type sélection naturelle – ce qui ne devrait pas entraîner de péril démographique comme on en observe en temps de guerre -, mais elle ment en permanence à la nation.
Des incapables, servis par des pitres et des menteurs, voilà nos « bons princes ». Mais, en démocratie, la responsabilité incombe à l’électorat... si Grand Public Crédule il y a, c’est en raison de la faible utilisation de leur cerveau par nos merveilleux concitoyens.
Le « Monde d’après » dont on nous rebat les oreilles, ce devrait être idéalement, un monde où chaque être non idiot se mettrait à penser par lui-même, aidé par une presse où ne seraient reportés que des faits vérifiés et des statistiques dûment contrôlées... donc un autre monde que la Ve République en état de décomposition accélérée.
Avant de critiquer Macron et ses Charlots – indéniablement incompétents et menteurs -, il faut faire notre mea culpa. Si nos dirigeants sont ultra-médiocres, si notre administration est minable, c’est parce que nous avons laissé se gangréner un pays et des institutions qui n’étaient pas mauvais.
Les électeurs doivent comprendre que l’avenir leur appartient. Le Parlement, si l’on veut qu’il soit utile à quelque chose, ne doit plus comporter de démagogues qui n’ont jamais travaillé utilement, mais des êtres de grande expérience professionnelle. La vie administrative et les media doivent reposer sur davantage d’honnêteté, ce qui implique une lutte permanente contre la corruption, le piston politique et maçonnique, le népotisme tribal ou familial, et la prostitution – les merveilleuses « promotions canapé ».
Le monde de l’économie doit rester privé pour d’évidentes raisons d’efficacité, mais il ne doit en aucun cas diriger, de quelque façon que ce soit, la vie politique du pays. Les Français sont coupables d’avoir baissé les bras, d’avoir amené aux apparences du pouvoir les marionnettes des financiers, des producteurs et des négociants.
Le monde d’après doit être celui du retour à la Démocratie : égalité de tous devant la Loi, méritocratie pour l’attribution des postes payés par l’argent public et consultation de la nation pour tous les grands sujets qui engagent son avenir, à court et moyen termes – le long terme étant strictement imprévisible.
Tout cela s’appelle le Populisme.