Bercy en plein brainstorming ! Alors que les Français se préparent à reprendre le chemin du travail, l’exécutif tente d’élaborer un plan de relance de l’économie. L’objectif est de soutenir les entreprises en complétant les aides apportées pendant le confinement avec la meilleure équation fiscale possible. Et là, le gouvernement l’assure, il n’y aura pas d’augmentation des impôts comme au début du quinquennat Hollande, ce qui avait ralenti la croissance. L’heure serait plutôt à leur baisse.
En effet, l’entourage du ministre de l’Economie penserait à une diminution du taux de TVA pour encourager la consommation après deux mois d’épargne forcée des Français. Une mesure coûteuse pour l’Etat mais salutaire pour l’économie puisque selon une étude de Bonial, spécialiste des offres promotionnelles digitales, la moitié des Français prévoit de faire des économies après le confinement.
D’autres préconisent le retour de la TVA à 5,5% pour les restaurants, dont le sort ne sera fixé qu’à la fin mai. Chez Les Républicains, on propose la défiscalisation sur les réservations pour accompagner le secteur du tourisme. Enfin, le Conseil supérieur des experts comptables estime qu’une baisse des droits de donation aiderait les familles. Mais la mesure risque de ne pas de faire long feu auprès de ce gouvernement éloigné des préoccupations de la famille, en témoigne l’absence de ministère dédié…
Le ministre de l’Economie l’a dit, sa priorité ira à l’investissement dans les entreprises. Un vœu entendu par les industriels qui suggèrent une baisse des impôts de production ou la création d’un mécanisme de suramortissement des investissements pour accélérer la robotisation, mais avec le risque d’augmentation du chômage. Enfin, Eric Woerth, ancien ministre des Comptes publics de Nicolas Sarkozy, actuellement président de la Commission des finances a pensé à l’instauration d’un Livret C, comme coronavirus, sur le modèle du Livret A, dont les fonds seraient défiscalisés et injectés dans les entreprises.
Autant de stratégies que Bercy devra soupeser car l’erreur n’est plus permise. Comme l’indique la Cour des comptes ce mardi, les finances de l’Etat sont dans une situation bien plus fragile qu’avant la crise financière de 2008. La dette publique est aujourd’hui deux fois plus élevée qu’à l’époque et malgré les 3 600 suppressions de postes dans l’administration centrale, la masse salariale des agents de l’Etat a continué à augmenter.
Le gouvernement se trouve maintenant dos au mur et le temps est compté. La crise économique qui vient pourrait faire beaucoup plus de victimes que la catastrophe sanitaire. L’explosion historique du taux de chômage de 7% pourrait déboucher sur la précarité, la pauvreté… A moins d’une prise de conscience des populations avec un changement de braquet politique qui pourrait tout changer. Il y a plus de 20 ans, la chute du mur de Berlin avait surpris le monde entier.
Pierre Bergerault